Ce sera le premier test d'ampleur pour la nouvelle organisation du Centre de crises. Celui-ci a été mis en place pour tirer les leçons de la crise du Covid, dont les premières semaines avaient été marquées par une profonde désorganisation des autorités sanitaires. Cette fois, «L'accès aux soins va continuer normalement», a assuré Frédéric Valletoux à l'issue d'une visite dans cette antenne chargée de répondre aux situations d'urgence au sein du ministère de la Santé, à 9 jours de l'ouverture des Jeux.
On est prêts à continuer à faire fonctionner le système de santé pour tous les Français qui auront besoin de soins
Maintenir le bon fonctionnement du système de soins
«On est prêts à continuer à faire fonctionner le système de santé pour tous les Français qui auront besoin de soins», a insisté M. Valletoux, énumérant «les services hospitaliers, la médecine de ville, l'accès aux pharmaciens» alors notamment que les déplacements seront limités dans certaines zones à Paris. Alors que les Jeux Olympiques de Paris vont poser de multiples problématiques de santé entre la situation des athlètes eux-mêmes et la capacité d'accueil des visiteurs venus assister aux épreuves, le défi n'est pas seulement d'être prêt à répondre à des difficultés touchant directement aux Jeux Olympiques, puis aux Jeux Paralympiques qui suivront, mais de maintenir le bon fonctionnement du système de soins.
Comment alléger les tensions sur la médecine d'urgence ?
En prévision des tensions estivales sur les urgences et les soins non programmés, une note d’information issue du Bulletin officiel rappelle justement aux Agences régionales de santé (ARS) et aux établissements de santé les leviers dont ils disposent pour assurer la continuité des activités des structures de médecine d’urgence. «Les solutions proposées doivent être globales et s’étendre de l'amont des urgences à leur aval», souligne-t-elle.
En amont des urgences, les efforts doivent se poursuivre pour structurer partout une réponse adaptée aux besoins de soins non programmés (SNP) qui nécessitent de voir rapidement un médecin sans pour autant relever de la médecine d’urgence. Chaque acteur est concerné, y compris les citoyens eux-mêmes. Une communication nationale spécifique rappellera les bons réflexes à adopter :
- (1) J’appelle mon médecin traitant ;
- (2) S’il n’est pas disponible, je consulte la cartographie en ligne recensant des offres de SNP (www.sante.fr). Il est essentiel que l’information disponible, remplie et mise à jour par les ARS, soit fiable et aussi exhaustive que possible ;
- (3) Plutôt que de me rendre aux urgences, je recours au service d’accès aux soins (SAS) en appelant le 15 pour qu’un professionnel de santé m’oriente vers la solution la plus adaptée.
- Les organisations internes aux structures de médecine d’urgence pourront évoluer, de manière temporaire ou pérenne, pour s’adapter aux contraintes spécifiques de la période estivale. Les coopérations territoriales, inter-établissements et ville-hôpital, seront à rechercher, sous la coordination de l’ARS.
Une continuité doit être assurée pour les activités urgentes, les greffes, la psychiatrie, la cancérologie, les maternités, la pédiatrie et la prise en charge des maladies chroniques
- En aval des urgences, l'hôpital doit s'organiser, au sein de son territoire, le cas échéant, afin de permettre des hospitalisations directes ou une prise en charge hospitalière rapide des patients accueillis aux urgences, conformément à l’instruction DGOS du 26 juin 2023 relative à la mise en place de plans d’actions territoriaux pour fluidifier les parcours d’aval des urgences en prévision de l’été. Le rôle des directions hospitalières et des commissions médicales d’établissement (CME) est alors primordial.
«Outre les soins non programmés et de premiers recours, plusieurs activités sont particulièrement sensibles et demandent une vigilance accrue afin d’en assurer la continuité et la permanence durant les mois à venir. Ainsi, doit être assurée une continuité pour les activités urgentes, les greffes, la psychiatrie, la cancérologie, les maternités, la pédiatrie et la prise en charge des maladies chroniques. Il est primordial d’assurer une continuité à tous les niveaux, de prévention, de dépistage, de prise en charge et de suivi pour ces activités».
Déployer des infirmiers correspondants du SAMU
Par ailleurs, le dispositif des médecins correspondants du service d'aide médicale urgente -SAMU- (MCS) permet aujourd’hui que des médecins, exerçant habituellement en cabinet, et formés à la médecine d’urgence, interviennent, à la demande du SAMU, et en parallèle du déclenchement d’une structure mobile d'urgence et de réanimation (SMUR), dans les territoires où le délai d’accès à des soins médicaux urgents est supérieur à 30 minutes. Ce dispositif a été élargi à d’autres professionnels de santé, et notamment les infirmiers, pour accroître le vivier de professionnels pouvant apporter une première réponse de proximité. Les modalités de déclenchement restent les mêmes, il s’agit d’un infirmier de premier recours volontaire, formé et équipé, qui répond aux besoins d’aide médicale urgente, à la demande du SAMU. Son intervention se déroule sous la supervision du médecin régulateur du SAMU, et en parallèle du déclenchement de la SMUR.
Pour les territoires éloignés des structures de médecine d’urgence ou difficiles d’accès, cette intervention en avant-coureur de la SMUR représente un gain de temps précieux pour une prise en charge précoce et optimale du patient.
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