Dans les établissements, la période estivale est désormais source de tensions, entre congés pris par les professionnels et afflux de population. Si l’été 2023 s’est avéré difficile aux urgences, malgré la pérennisation des mesures de la mission « Flash », celui qui s’annonce suscite également des inquiétudes, à plus forte raison en Ile-de-France avec la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques. Selon l’Agence régionale de santé (ARS) de la région, ce sont 15 millions de touristes, dont une majorité de Français, qui sont attendus au cumulé durant la période. La demande en soins non-programmés pourrait ainsi augmenter de 5%, tandis que, pour certaines filières (santé mentale et périnatalité, notamment), ce sont les questions de mobilité et d’accessibilité aux structures de santé qui inquiètent.
800 lits supplémentaires en médecine, 300 en gériatrie, 176 en soins critiques et 12 en gynéco-obstétrique
En prévision, l’ARS déclare mettre ou avoir mis plusieurs mesures en place, dont le renforcement du nombre de lits. « Le capacitaire hospitalier ouvert pour la période estivale est supérieur à celui de l’année dernière ; les efforts collectifs pour rouvrir des lits ont porté leurs fruits », indique-t-elle ainsi. Près de 1 300 lits supplémentaires sont disponibles chaque semaine cet été par rapport à l’été 2023 : 800 lits en médecine, 300 en gériatrie, 176 en soins critiques et 12 en gynéco-obstétrique. « Une attention particulière doit être portée aux maternités, en particulier en Seine-Saint-Denis », ainsi qu’en psychiatrie et pédopsychiatrie où les tensions observables toute l’année risquent de s’intensifier, prévient-elle. Ainsi, en psychiatrie, 12 lits de crise supplémentaires sont prévus, répartis au sein de deux établissements, de même que la mobilisation des équipes mobiles psychiatrie-précarité. Un renforcement du capacitaire hospitalier de l’ordre de 750 lits en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) et soins critiques est également prévu au sein des établissements se trouvant à proximité des lieux d’épreuves olympiques.
Moyens renforcés en EHPAD et en médecine d'urgences
Côté gériatrie, plusieurs dispositifs permettent de limiter les passages aux urgences des personnes âgées, rappelle-t-elle : augmentation du temps de travail des personnels soignants non médicaux en EHPAD, en services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et en établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESMS), le recours à des CDD « canicule » pour renforcer les équipes en EHPAD, et la pérennisation de l’Hébergement temporaire en sortie d’hospitalisation (HTSH), qui assure une prise en charge médico-sociale et sanitaire des personnes âgées et limite leur maintien à l’hôpital quand il n’est plus nécessaire.
16 lignes de SMUR supplémentaires sont prévues, dont deux hélicoptères médicalisés. 4 lignes gérées par des équipes non franciliennes viendront en renfort
« Concernant les SAMU/SMUR franciliens, 16 lignes de SMUR supplémentaires sont prévues, dont deux hélicoptères médicalisés. Quatre lignes de SMUR gérées par des équipes non franciliennes viendront en renfort », ajoute l’ARS. 13 lignes supplémentaires de régulation médicales seront mises en œuvre dans les centres de régulations ou sur les sites de compétitions. Les huit Services d’accès aux soins (SAS) opérationnels de Paris et de Seine-Saint-Denis bénéficieront d’une « offre de soins non programmés renforcée et avec des horaires étendue » et pourront s’appuyer sur une cartographie des centres de santé dentaire ouverts pendant l’été et sur les pharmaciens comme relais d’information et d’orientation. Enfin, l’ARS enjoint la population à anticiper ses déplacements et rendez-vous médicaux et visites en établissements de santé. « Les professionnels eux-aussi sont fortement encouragés à s’informer et relayer aux usagers les conditions d’accueil et d’accès, notamment en fonction des éventuelles restrictions de circulation », conclut-elle.
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