C’est l’une des problématiques que le débat sur la fin de vie a mis en lumière : le déficit de prise en charge des soins palliatifs sur l’ensemble du territoire. En même temps qu’il réclamait en avril dernier un projet de loi sur la fin de vie d’ici les prochains mois, le président de la République, Emmanuel Macron indiquait également vouloir construire un « plan décennal pour la prise en charge de la douleur et les soins palliatifs ». Une orientation que les professionnels de santé, et plus particulièrement ceux de ce secteur spécifique du soin, appellent de leurs vœux. L’établissement de cette stratégie décennale est d’autant plus indispensable que selon un rapport de la Cour des comptes, publié mercredi 5 juillet, les besoins en soins palliatifs en France ne sont couverts qu’à moitié, avec une vraie problématique identifiée sur la prise en charge à domicile.
Des compétences existantes à valoriser
Dans ce contexte, la Fédération des prestataires de santé à domicile (FEDEPSAD), la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et l’Union des prestataires de santé à domicile indépendants (UPSADI) « se mobilisent pour renforcer et améliorer la prise en charge de la fin de vie en ville », font savoir ces trois organisations dans un communiqué commun. Elles indiquent avoir d’ores et déjà travaillé ensemble pour soumettre un certain nombre de propositions permettant de solliciter infirmiers libéraux (IDEL) et prestataires de santé à domicile (PSAD). Ils sont en effet « les principaux acteurs de la santé à domicile et sont donc engagés au quotidien dans la prise en charge de la fin de vie », rappellent-elles, IDEL et infirmiers de coordination (IDEC) de PSAD formant « des duos d’experts sur le terrain », en complément des services d’hospitalisation à domicile (HAD). « Cette expertise pourrait être davantage mobilisée à l’avenir dans la prise en charge des soins palliatifs » et leurs compétences, valorisées.
Les trois organisations proposent ainsi :
- L’intégration des binômes IDEL/IDEC aux équipes de soins palliatifs
- Le renforcement de la formation des professionnels de la fin de vie à domicile
- L’amélioration de l’information des patients et des aidants
- La simplification de la délivrance des molécules en ville
- L’intégration du binôme IDEL/IDEC aux outils d’orientation de la prise en charge
- La valorisation dans les nomenclatures (NGAP et LPPR) de l’action des binômes IDEL/IDEC.
« Le détail de ces propositions est actuellement soumis aux experts (représentants des patients, sociétés savantes et représentants des médecins généralistes) », complètent-elles.
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