Les syndicats et les organisations soignantes ne décolèrent pas. Alors qu'ils avaient rendez-vous en début de matinée, lundi 18 décembre, avec la ministre déléguée aux Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, qui chapeaute le projet de loi sur la fin de vie depuis des mois, ils ont finalement décidé de boycotter la réunion. Selon l'entourage de la ministre, treize autres organisations de soignants étaient bien présentes à la réunion. Alors que le projet de loi sur la fin de vie, promis initialement pour la fin de l'été, est reporté à la fin du mois de février, le gouvernement se trouve confronté à des divergences de points de vue. En effet, plusieurs sondages d'opinion jugent les Français majoritairement favorables à une légalisation d'une aide à mourir, mais la perspective suscite l'opposition des cultes et d'un grand nombre de soignants.
« Une parodie de consultation »
C'est une version provisoire du texte qui a mis le feu aux poudres : révélée par le Figaro jeudi dernier, elle met en avant les possibilités de recourir à d'importantes conditions au suicide assisté, voire à l'euthanasie. «Ce texte a immédiatement suscité notre inquiétude et notre colère par les propositions qu'il contient», écrivent les organisations ayant boycotté la réunion dans un texte commun, dénonçant une «parodie de consultation» avec les soignants.
Nous demandons que le volet des soins palliatifs soit mis en œuvre le plus tôt possible, et soit séparé du projet de loi sur la fin de vie
Ces derniers critiquent de nombreux points de l'avant projet de loi, qui prévoit qu'un seul médecin porte la responsabilité d'accepter ou non la demande d'être aidé à mourir. Un terme suscite également particulièrement la colère: le «secourisme à l'envers». Cela signifie qu'un soignant pourra hâter le décès si l'administration de la substance létale se passe mal.
« Un mépris affiché à l'égard des soignants»
« Le gouvernement rattache les soins palliatifs à cette loi qui donne un permis de tuer», a dénoncé Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI).
« Nous ne pouvons cautionner le mépris affiché à l'égard des soignants», affirment également les contestataires. «Nous demandons que le volet des soins palliatifs soit mis en œuvre le plus tôt possible, et soit séparé du projet de loi sur la fin de vie», a plaidé Claire Fourcade, présidente de la Société Française d'Accompagnement et de soins palliatifs lors de la conférence de presse. Mme Firmin Le Bodo a annoncé que le projet de loi «sur le modèle français de la fin de vie» serait «présenté courant février», après un plan décennal sur les soins palliatifs.
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