Dans un avis éthique, qui se veut une réponse à celui rendu par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) en septembre dernier, qui recommandait un changement d’approche sur le sujet, elles alertent sur « les conséquences effectives qu’aurait la mise en œuvre d’une forme de mort médicalement administrée ».
Des actes qui ne peuvent pas "relever du soin"
« Ces pratiques qui impliquent directement les soignants ne peuvent en aucune manière relever du soin », défendent-elles dans un communiqué. Les personnes vulnérables pour lesquelles l’impératif d’autonomie avancé par le CCNE pour justifier son avis n’est pas adapté (les enfants, personnes atteintes de troubles psychiques ou psychiatriques, personnes en situation de précarité sociale…) pourraient être « directement menacées » par le message ainsi envoyé. « La mise en œuvre de garde-fous législatifs, manifestement provisoires en raison de la force du principe d’égalité […] ne parviendrait pas, à terme, à endiguer les menaces que l’injonction de mort ferait peser sur les personnes les plus vulnérables », jugent-elles ainsi. Sans compter qu’une telle légalisation confronterait les soignants, déjà terriblement sollicités, à des questionnements éthiques majeurs, ajoutent-elles. La déontologie qui encadre les professions du soin serait en effet « incompatible avec la mise en œuvre de l’euthanasie et du suicide médicalement assisté ».
Favoriser les soins palliatifs
Les 13 organisations appellent bien plutôt à renforcer l’offre de soins palliatifs et à en faciliter l’accès, faisant ainsi écho aux récentes propositions de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (également signataire de cet avis éthique). Il s’agit ainsi « d’améliorer significativement le cadre d’accompagnement des personnes en fin de vie, tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif, sans en réduire la complexité à une dialectique sociétale ou politique. » Et si jamais le gouvernement devait choisir de faire évoluer la loi, elles réclament qu’il laisse « le monde du soin à l’écart de toute implication dans une forme de mort administrée ».
* 2SPP (Société Française de Soins Palliatifs Pédiatriques), AFSOS (Association Francophone des Soins Oncologiques de Support), ANFIPA (Association Nationale Française des Infirmier.e.s en Pratique Avancée) CLAROMED (Association pour la Clarification du Rôle du Médecin dans le contexte des fins de vie), CNPG (Conseil National Professionnel de Gériatrie), CNPI (Conseil National Professionnel Infirmier), FNEHAD (Fédération Nationale des Établissements d’Hospitalisation à Domicile), MCOOR (Association Nationale des Médecins Coordonnateurs en EHPAD et du Secteur médico-social), SFAP (Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs), SFC (Société Française du Cancer), SFGG (Société Française de Gériatrie et Gérontologie) SNPI (Syndicat National des Professionnels Infirmiers), UNICANCER.
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