La nuit du 13 novembre 2015, Théophile Bastide, cadre de santé aux urgences de l’hôpital Lariboisière, à Paris, n’est pas censé travailler. Pourtant, devant les informations qui lui parviennent, il décide rapidement de se rendre à l’hôpital. A son arrivée, autour de 22h30, les premières victimes des attentats ont déjà été prises en charge par les équipes… Une trentaine d’entre elles défileront cette nuit-là à l’hôpital Lariboisière, qui pour des raisons géographiques, fût l’un des premiers à recevoir les blessés. Le grand silence, le calme inhabituel… Théophile Bastide* revient sur cette nuit hors-norme, qui a marqué l’hôpital et dont il a tiré des enseignements…
La France frappée en plein cœur
Les attentats du 13 novembre 2015, menés par trois commandos jihadistes, ont fait 130 morts et plus de 350 blessés, à Paris dans la salle de concert du Bataclan et aux terrasses de bars et restaurants, ainsi qu'à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) près du Stade de France.
Plusieurs cérémonies d'hommage aux victimes étaient organisées ce mercredi à Paris en présence notamment de Michel Barnier et de plusieurs membres du gouvernement. Le Premier ministre ainsi que la maire de Paris Anne Hidalgo ont assisté à une cérémonie devant la salle du Bataclan, salle de concert du 11e arrondissement de Paris, où les attaques terroristes ont coûté la vie à 92 personnes.
Michel Barnier et Anne Hidalgo sont ensuite allés à la rencontre des rescapés de l'attaque et de leurs proches. Plus tôt dans la matinée, Anne Hidalgo avait aussi rendu hommage aux victimes devant le Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), devant le bar «Le Carillon» et le restaurant «Le Petit Cambodge», dans le 10e arrondissement de Paris, dont les terrasses avaient été prises pour cibles par les terroristes. «Nous n'oublierons jamais», a écrit de son côté Emmanuel Macron sur X, assurant que le 13-novembre reste «gravé dans nos mémoires en lettres de douleur». Le président a rendu hommage «aux victimes, aux familles, à ceux qui ont tout donné pour préserver la vie».
Le procès historique de ces attentats s'est achevé en juin 2022, au terme de dix mois d'audience. La cour d'assises spéciale de Paris a condamné Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos, à la perpétuité incompressible, la peine la plus lourde du code pénal. Ses 19 coaccusés (six dont cinq présumés morts étaient jugés en leur absence) ont été condamnés à des peines allant de deux ans d'emprisonnement à la perpétuité.
*Théophile Bastide est aujourd'hui formateur auprès des professionnels de santé à l'Institut de Formation des Cadres de Santé - Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.
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