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C'est une bien triste liste que celle des attentats qui ont endeuillé la France depuis la tuerie de Mohammed Merah en mars 2012. Citons par exemple l'attentat de Charlie Hebdo qui a fait 17 victimes à Paris le 7 janvier 2015, ou bien sûr les terribles attaques terroristes du 13 novembre 2015 qui ont provoqué la mort de 129 personnes et fait 300 blessés, dont 99 graves. Mais de plus petites villes ont également été touchées. Le 26 juillet 2016, un prêtre est assassiné à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen... A l'approche des Jeux Olympiques de Paris, alors que la menace est réelle sur le territoire, nous avons eu envie de repartager ce reportage avec nos lecteurs.
Sortir de la sidération pour agir
Tirer les enseignements de ce qui s'est passé lors d'un attentat pour devenir à chaque fois plus performant. Et se tenir prêt. Voilà tout l'objet de ce type de journées de formation destinée aux infirmiers. Les organisateurs ont ainsi accordé une place importante à l'aspect psychologique de l'attentat, qui représente une situation très spécifique avec de nombreux dommages, aussi bien pour les victimes directes que pour les services de secours, confrontés à des visions terribles et sanglantes. Si les urgentistes sont habitués à travailler sous pression, un attentat comporte une dimension émotionnelle tout à fait particulière, surtout quand, comme à Nice, on compte beaucoup d’enfants parmi les victimes
, rappelle le Pr Debien. C'est bien un état de sidération qui saisit absolument tout le monde sur ces scènes, y compris les personnels du RAID, pourtant entraînés aux interventions difficiles. Même ces professionnels, dans ces moments-là, se raccrochent à des process
pour arriver à se ressaisir rapidement, explique Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RAID, qui a connu, entre autres, les attentats de l’Hyper Cacher et du Bataclan.
Puis la théorie a fait place à la pratique. Simulation d’attentats avec de multiples victimes, formation au damage contrôl
, Maîtrise des dégâts
en Français, avec le bourrage de plaies, la mise en place de garrots ou encore la réanimation cardio-respiratoire. Chacun a pu actualiser ses connaissances mais aussi, apprendre à utiliser un matériel étudié pour ces situations extrêmes, afin de se préparer au pire. En Dordogne où les déserts médicaux sont importants, la formation des infirmiers paraît essentielle pour favoriser les premiers secours
, rappelle ainsi un élu du Conseil départemental. Et justement, qu’en est-il de l’infirmier dans cette chaîne de soins ? Patrick Chamboredon, ex- Président de l’Ordre National des Infirmiers, qui était présent lors de cette journée, soulignait l'intérêt de lui donner un rôle central. L'infirmier, avec une évolution de ses compétences, acquises à l'Université, pourrait très bien avoir beaucoup plus de responsabilités, être un acteur de premier plan, de premier recours même, on pourrait aller jusque-là, sur les scènes d'attentat. Dans ces situations d'urgence, il est un acteur majeur et le regard infirmier est très singulier puisqu'il prend en charge la victime dans sa globalité, c'est à dire lors des situations de crise mais aussi lors de l'accompagnement jusqu'à l'hôpital et puis post-hôpital aussi. Il est vraiment le chaînon et l'acteur majeur de cette prise en charge dans sa continuité.
Au départ, c’est une élue ordinale qui a eu l’idée de cette journée de formation. Il a fallu un an pour la mettre en place. Ses organisateurs espèrent bien pouvoir la reproduire sur d’autres thèmes d’importance. Chaque année, ou tous les deux ans.
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