L'étude a été réalisée par l'association SPARADRAP, qui soutient les enfants malades ou hospitalisés avec pour mission «d'améliorer et d'humaniser les soins aux enfants et aux adolescents».
Sur les infirmiers interrogés : «Il est apparu que la plupart d'entre eux n'avaient pas de tâches formalisées en tant que référents douleur», relève l'association. «La majorité ne réalisait pas de traçabilité de leurs activités ni de rapport d'activité. Seuls deux référents disposaient d'une fiche de mission décrivant leur rôle». Par ailleurs, les collaborations au sein des comités de lutte contre la douleur sont «limitées, en particulier dans les hôpitaux généraux où l'activité pédiatrique est moins prédominante». Les infirmiers référents douleur rencontrent aussi des difficultés «liées au manque de temps, à l'accès à des formations spécifiques et à un budget limité pour l'achat de matériel».
Les infirmiers référents douleur interviennent dans leur propre service sur la base du volontariat. Ils peuvent faire partie du Comité de lutte contre la douleur (CLUD) de l’établissement mais leur rôle et leurs missions ne reposent pas sur un référentiel national «ce qui peut interroger la visibilité de leurs actions», note l'association.
La mallette d'outils, mise en place par l’association, comprenant des documents d'information pour les enfants, des outils d'évaluation de la douleur, des ressources de formation et de sensibilisation, ainsi que du matériel pratique, a été jugée «utile» par la majorité des professionnels interrogés. «Certains outils sont déjà connus et utilisés, tandis que d'autres ont permis de remobiliser les équipes et d'améliorer la prise en charge de la douleur», note encore l'étude.
La motivation et l’intérêt bien réels des infirmiers référents douleur en service de pédiatrie ne suffisent pas sans un solide soutien institutionnel
Des améliorations nécessaires
L'association relève plusieurs pistes concrètes d'amélioration. «La création d’une fiche de mission permettrait de formaliser le rôle des référents douleur, un bilan annuel permettrait de suivre leurs activités année après année et faciliterait la transmission en cas de changement de personne», souligne-t-elle. «La formation semble également un levier important car pour soutenir les collègues, mettre en place des projets d’amélioration autour de la douleur, former les étudiants et les collègues, des formations semblent indispensables. Leur donner le temps d’animer des formations auprès de collègues est un autre moyen de participer à leur identification et à la connaissance de leur mandat au sein des services et de l'institution. Pour finir, prévoir des heures dédiées à cette activité, même quelques heures par mois serait un gage important de l’effectivité des missions des référents douleur».
Elle indique également que «la motivation et l’intérêt bien réels des infirmiers référents douleur en service de pédiatrie ne suffisent pas sans un solide soutien institutionnel».
L'étude permet de conclure que des améliorations sont nécessaires, sur différents points :
- la formalisation des missions,
- la meilleure identification et reconnaissance de cette fonction par l'établissement,
- les collaborations interprofessionnelles,
- l'accès à la formation
- le budget pour l'achat de matériel.
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