Parmi les nombreux textes mis en suspens par la dissolution de l’Assemblée nationale, le texte sur la fin de vie était l’un des plus controversés. Le voici destiné à être soit remis à plat, soit, en cas de changement drastique de cap politique, abandonné. Quelle que soit l’orientation de la nouvelle Assemblée, Convergence infirmière, syndicat d’infirmiers libéraux, a tenu à rappeler dans un communiqué qu’une évolution sur un tel sujet « mérite du temps, de la pondération et ne saurait faire l’objet de promesses de campagne expéditives ».
Le syndicat s’inquiète ainsi de la volonté affichée de certains partis à faire de la fin de vie l’une de leurs priorités. En ligne de mire ici, la majorité présidentielle notamment, qui compte l’inclure dans l’agenda des 100 premiers jours si elle venait à être reconduite. À gauche, le sujet n’a pas été évoqué mais nombre de députés de ce bord politique ont indiqué être favorables à une évolution de la loi. La droite, quant à elle, a toujours marqué son désaccord. « Nous rappelons que la précipitation et le passage en force ne sont pas à la hauteur de la rupture éthique qui est ici envisagée », prévient Convergence. Il craint notamment des « dérives incontrôlables » si le texte devait être discuté dans la précipitation. Appelant les candidats aux législatives à « la raison », il insiste surtout sur la nécessité d’améliorer les soins palliatifs et d’en favoriser l’accès pour tous. Une demande formulée par l’ensemble des acteurs en santé depuis l’annonce de la mise en place d’une Convention citoyenne sur le sujet, qui s’était ouverte en décembre 2022. Selon le dernier rapport de la Cour des comptes, les besoins en soins palliatifs ne sont couverts qu’à 50% sur le territoire.
Pour rappel, en l’état, le projet de loi offre aux patients majeurs atteints d’une pathologie incurable avec un pronostic vital engagé à court ou moyen terme et dont les souffrances sont impossibles à soulager de demander une aide active à mourir sous la forme d’un produit létal, qu’ils pourraient absorber seuls. En cas d’incapacité à le faire, leur était donnée la possibilité de réclamer l’assistance d’un médecin ou d’un proche. Le texte avait aussitôt suscité l’indignation des professionnels de santé.
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