L’augmentation des vacances de postes au sein du secteur sanitaire, social et médico-social se confirme dans le secteur privé non lucratif, indique le baromètre sur les ressources humaines réalisé par AXESS (voir encadré). Celui-ci démontre que « les difficultés de recrutement s'aggravent tous secteurs confondus », avec notamment une augmentation du taux de postes vacants pour la moitié des répondants ayant participé aux baromètres. Il atteint 4,4%, soit près de 5 900 postes sur l’ensemble des répondants. Par extrapolation, ce sont ainsi 35 000 postes qui seraient concernés contre 30 000 en 2021, fait valoir l’AXESS.
Tous les secteurs sont touchés
Les répondants témoignent de difficultés particulièrement prégnantes dans les secteurs des adultes (84%) et des enfants en situation de handicap (82%), des soins de suite et de réadaptation (76%), de la psychiatrie (74%) ou encore de l’hospitalisation à domicile (60%). Dans le champ de la petite enfance, le taux de vacances de poste équivaut à 7%. « Tous les métiers sont touchés », observe l’AXESS, avec 50% des établissements déclarant des vacances de postes de plus de trois mois pour les professions paramédicales. « Il y a moins de candidats formés qui postulent (IDE- médecins- kiné …) et une pénurie de professionnels diplômés. » Or les conséquences de ces tensions sont connues. 30% des répondants ont dû fermer des lits ou des places face au manque de personnel, et 29% ont fait le choix de réduire leur file active.
En cause : l'exclusion des réévaluations du Ségur
Ces difficultés sont multifactorielles. Parmi les raisons les plus avancées figurent ainsi la différence de traitement entre le public et le privé non lucratif lors du Ségur : les conditions de rémunération plus attractives dans les secteurs concernés par ces revalorisations arrivent ainsi en première place avec 86% des répondants qui l’avancent comme l’une des raisons principales. Elles sont suivies par le rythme de travail (79%) et l’épuisement professionnel (76%). Ce sont peu ou prou les mêmes raisons qui expliquent l’augmentation des démissions (15,7% en 2023 dans le secteur de la petite enfance). Pour tenter de remédier à la situation et encourager les recrutements, les établissements ont mis en place un certain nombre de solutions, dont l’investissement dans la marque employeur (participation à des job dating et forum emplois, recours aux réseaux sociaux) ou la formation continue (recrutement de professionnels non diplômés avec mise en place d’un accompagnement à la qualification, recours à l’alternance).
*Confédération des employeurs du secteur sanitaire, social et médico-social du privé non lucratif, qui réunit la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés solidaires (FEHAP) et Nexem.
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