« Je vous demande d'utiliser les pouvoirs de votre fonction pour exprimer à nouveau votre condamnation des attaques barbares dont nous avons été témoins dans le monde entier et pour réaffirmer les protections dont les infirmières et les autres travailleurs de la santé devraient bénéficier en vertu du droit international ». Dans sa lettre, Pamela Cipriano, présidente du Conseil International des Infirmières (CII), fait référence à plusieurs conflits en cours, «au Moyen-Orient, en Ukraine et au Soudan», où «les attaques délibérées contre les établissements de santé se poursuivent et où l'obligation de rendre des comptes fait défaut», souligne-t-elle.
Les hôpitaux et les personnels de santé visés
Loin de les protéger, certains pays visent aujourd'hui délibérément les hôpitaux ou les personnels soignants. Quinze mois de guerre au Soudan, charriant avec eux violence aveugle et attaques répétées contre le personnel de santé, ont eu un impact «désastreux» sur les civils, alerte ainsi l'ONG Médecins sans frontières (MSF), précisant «qu'un tiers des blessés sont des femmes ou des enfants». A Gaza en 10 mois de guerre, des hôpitaux sont la cible de tirs, au point que le système de santé est désormais à genoux avec seulement 12 hôpitaux sur 36 partiellement fonctionnels selon les Nations Unies. Même chose en Ukraine, où les établissements de santé ne sont pas épargnés. Un missile de croisière Kh-101 a encore frappé lundi 8 juillet le département de toxicologie du principal hôpital pédiatrique d'Ukraine, Okhmatdyt, endommageant de nombreuses portions de l'établissement où 600 patients sont traités et suscitant indignation et condamnations internationales.
Les professionnels de santé appelés à signer une lettre ouverte
Au cours des deux dernières années, le CII a fait part de ses profondes inquiétudes concernant le nombre croissant de ces attaques, notamment par le biais d'une intervention à l'Assemblée mondiale de la santé en mai, de la signature d'une lettre ouverte de l'Alliance mondiale des professions de santé (AMPS) et de la lettre adressée au secrétaire général des Nations unies, António Guterres. La lettre de l'AMPS, publiée en mars 2024, appelait d'ailleurs les professionnels de la santé du monde entier à signer une lettre ouverte demandant à toutes les parties aux conflits de protéger les installations et le personnel de santé, conformément aux lois internationales. L'AMPS, dont le CII est un membre fondateur, a exprimé sa condamnation inébranlable de la violence actuelle visant les établissements et le personnel de santé dans toutes les régions du monde et a appelé toutes les parties impliquées dans les conflits à respecter inconditionnellement tous les aspects du droit humanitaire.
Retrouvez ici la lettre de l'AMPS
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