Au Soudan, déchiré par la guerre que se livrent le général Al-Bourhane, à la tête de l’armée soudanaise, et le général Mohammed Hamdan Daglo, chef d’une importante milice paramilitaire, la situation demeure terriblement tendue malgré un cessez-le-feu de trois jours conclu sous l’égide des États-Unis. Alors que plus de 70% des hôpitaux ne sont plus en état de fonctionner, le Conseil international des infirmières (CII) appelle l’ensemble de la communauté infirmière mondiale à se mobiliser et à faire pression pour restaurer la paix.
Un système de santé particulièrement vulnérable
Mowafag Hassan, le Président de l’Association soudanaise des infirmières, a sollicité le soutien du CII et « encourage les infirmières du monde entier à signer la pétition des infirmières et des autres agents de santé du Soudan adressée au Conseil de sécurité des Nations Unies et appelant à un cessez-le-feu immédiat », fait savoir l’organisation dans un communiqué. Il s’agit également d’assurer l’accès des agents humanitaires aux personnes malades ou blessées, et à faire parvenir médicaments et denrées alimentaires à la population civile, victime des combats. « La situation sur le terrain est périlleuse. On compte plus de 200 morts et plus de 1 500 blessés. Plus des deux tiers des hôpitaux sont hors service et les fournitures médicales, les désinfectants et l’oxygène font défaut », témoigne Mowafag Hassan, qui fait également état d’ambulances attaquées et endommagées, ce qui freine l’acheminement des personnes blessées vers les hôpitaux. Si les établissements ne sont pas encore directement pris pour cible, ils demeurent sous le feu des tirs croisés.
La crainte de conséquences dramatiques
La situation est telle que l’association soudanaise des infirmières craint des flambées de maladie ou d’épidémie, notamment face à l’impossibilité de récupérer les corps des victimes et aux déplacements forcés des populations qui fuient la ville de Khartoum. « De nombreuses personnes ont été déplacées par le conflit et nous sommes inquiets, en particulier pour les enfants de moins de 5 ans, qui risquent de souffrir de malnutrition », poursuit son président. Avec le soutien du CII, il appelle l’ensemble des infirmiers à signer la pétition adressée au Conseil de sécurité des Nations Unies, unique moyen, selon lui, « de faire pression sur la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures atténuant les terribles effets de la guerre sur les infirmières et la population du Soudan. » Ce n’est pas la première fois que le CII alerte sur la situation des professionnels de santé en zone de guerre. En mars de l’année dernière, il dénonçait des attaques « révoltantes » contre les soignants et civils en Ukraine.
Depuis plus d’une dizaine de jours, le Soudan est plongé dans un chaos meurtrier à la suite du conflit opposant deux généraux devenus rivaux, alors qu’ils occupaient ensemble jusqu'à présent la tête de la junte militaire au pouvoir. Dans la capitale de Khartoum, notamment, les tensions entre les forces belligérantes sont encore perceptibles, malgré le cessez-le-feu, avec « des tirs sporadiques » qui se font encore entendre. La guerre, déclenchée brusquement, a pris l’ensemble de la population par surprise. Diplomates et ressortissants étrangers ont dû être évacués vers l’Arabie Saoudite au cours du week-end, dont 195 Français arrivés ce matin à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.
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