La transformation de services d’urgence en antennes de médecine d’urgence a été entérinée par les textes parus à la fin du mois de décembre 2023 cadrant la réforme de cette activité du soin. Mais leur mise en place opérationnelle nécessitait la définition d’un certain nombre de recommandations. Aussi la Société française de médecine d'urgence (SFMU) et Samu-Urgences de France ont-ils établi conjointement un document listant 10 préconisations spécifiques allant de la nature des établissements pouvant faire fonctionner ces antennes aux personnels nécessaires à leur fonctionnement, en passant par la réorientation des patients lors de leur fermeture. Il propose également des éléments de communication aux acteurs de terrain, avec un objectif particulier : « La communication doit s’attacher à préciser qu’il ne s’agit pas d’une fermeture d’un SU [service d’urgences], mais d’une adaptation de l’offre de soins sur un territoire, coordonnée, dont le fonctionnement permettra de continuer à répondre aux besoins de la population de manière clarifiée et sécurisée. »
Des obligations similaires à celles des structures d'urgences
Côté établissements, peuvent faire fonctionner une antenne de MU ceux, publics ou privés, dont les structures d’urgence enregistrent une « activité inférieure à 25 000 passages par an » et qui ne proposent pas une activité spécifique absente de l’établissement support (telles la pédiatrie ou la psychiatrie). Ces établissements remplissent également deux autres conditions : ils participent à une équipe médicale commune de territoire avec un ou plusieurs établissements autorisés pour faire fonctionner une structure d’urgence dans le cadre d’une convention, et ils sont titulaires d’une autorisation pour faire fonctionner un SMUR sur le même site que l’antenne de MU. Pour cette deuxième condition, une dérogation à l’autorisation du SMUR est possible mais elle « doit être exceptionnelle et répondre à la mise en place obligatoire d’une équipe commune. »
Pour ce qui est des conditions d’implantation, ces antennes doivent obéir aux mêmes obligations que celles relatives aux structures d’urgence (présence de lits d’hospitalisation complète, d’un plateau technique de chirurgie et d’imagerie médicale, d’un espace d’examen et de soins…). Elles sont chargées d’organiser l’orientation des patients, et doivent mettre en place un registre informatisé des patients. Leurs horaires d’ouverture couvrent une amplitude d’au moins 12 heures et « durant les horaires de fermeture au public, un affichage invite à composer le 15 afin de bénéficier d'une orientation adaptée », précise le document. À noter qu’une organisation médicale et paramédicale de médecine d’urgence doit être prévue au-delà des horaires de fermeture, notamment pour assurer la surveillance des patients en unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD). « Une organisation des transports sanitaires (aller et retour) entre l’antenne de MU et celui du SU référent doit être mise en œuvre », ajoute-t-il. Les antennes sont aussi chargées d’assurer la permanence des soins (via une présence continue ou une astreinte opérationnelle).
Composition et responsabilités au sein de l'équipe
Côté équipe médicale et paramédicale, le document indique que les antennes doivent disposer « d’infirmiers en nombre suffisant », d’un « infirmier d’accueil et d’organisation de la prise en charge », d’aides-soignants, de puéricultrices, d’une assistante sociale, ou encore d’un cadre de santé. L’ensemble des professionnels de santé ont l’obligation de « constituer une équipe médicale commune dans le cadre d’une fédération médicale inter-hospitalière ou d’un groupement de coopération sanitaire » et de fonctionner en équipe commune de territoire avec recommandation de participer à l’ensemble des activités des 2 structures. La SFMU et Samu-Urgences de France recommandent que « la responsabilité de l’antenne soit portée par un seul praticien responsable du SU ». Celui-ci doit avoir la qualification de médecine polyvalente d'urgence ou justifier d'une expérience professionnelle équivalente à au moins deux ans dans cette discipline et être titulaire du diplôme d'études spécialisées complémentaires en médecine d’urgence ou du diplôme d’études spécialisées complémentaires en médecine d'urgence.
Enfin, pour ce qui est des moyens, les antennes doivent pouvoir s’appuyer sur un système d’information identique à celui de la structure d’urgence support, et que les deux puissent se partager les dossiers des patients et accéder à l’imagerie médicale et à la biologie.
Consulter le document "Recommandations - Antennes de médecine d'urgence"
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