Est ainsi unanimement décriée l’exclusion des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) des structures d’exercice coordonné qui doivent encadrer l’accès direct des infirmiers en pratique avancée.
Une décision qui "met en péril le système de santé"
Cette décision « met non seulement en péril le système de santé, et aura des conséquences préjudiciables pour les professionnels », s’agace ainsi le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL) dans un communiqué. Une réaction, mais aussi des arguments pour la justifier, identique à celle de l’Ordre national des infirmiers. Le SNIIL dénonce en effet une restriction qui va à l’encontre de la lutte contre les déserts médicaux en limitant finalement l’accès aux soins, alors que l’introduction de l’accès direct a justement pour objectif de libérer du temps médical. Le champ de compétence des CPTS « aurait pourtant permis de répondre aux besoins du maintien à domicile des patients. L'expérimentation d'un accès direct en CPTS, limitée à une durée de cinq ans et dans seulement six départements, ne constitue en rien une solution à la hauteur de l'urgence de la situation », fait-il valoir.
Et ce d’autant plus que les Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP), seul cadre d’exercice coordonné identifié par la proposition de loi avec les équipes de soins primaires, ne concernent qu’une petite partie de la profession d’infirmier libéral, dont la démographie et le maillage territorial constituent pourtant « un atout indéniable » pour répondre aux enjeux d’accès aux soins. « Nous appelons le gouvernement à travailler avec le Sniil sans plus attendre pour ouvrir un accès direct à la profession infirmière pour les patients dépendants et les patients porteurs de plaies plutôt que de permettre aux seuls infirmiers exerçant en MSP de prescrire des examens complémentaires », achève le syndicat.
Des IPA tout aussi vigilants face au "lobbying médical"
Chez les IPA, en revanche, la déception est moindre. Du moins au sein de l’Union nationale des infirmiers en pratique avancée (UNIPA), pour qui « l’accès direct et la primo-prescription sont des avancées majeures ». De même, juge le syndicat, « la permanence des soins ambulatoires pour les infirmiers et les IPA sera un signe fort de l’engagement de [la] discipline au service des usagers en santé ». En revanche, il dénonce lui aussi la suppression des CPTS, qui va à « l’encontre de la volonté des usagers en santé », pourtant favorables à leur inclusion dans la loi. « Le lobbying médical mis en oeuvre au Sénat a donc fait fi de la population pour des intérêts corporatistes », pointe-t-il. En réaction, l’UNIPA promet qu’elle sera « vigilante » afin de s’assurer que les textes réglementaires qui encadreront les nouvelles compétences des IPA ne viennent pas restreindre les avancées obtenues et garantissent bien « l’émancipation et l’évolution de toute la profession ».
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