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Psychiatrie : ces établissements qui disent "non" à la contention

Publié le 03/10/2022

La contention, l’isolement, sont des mesures de dernier recours qui visent à immobiliser ou à mettre à l’écart un patient lorsque son comportement présente un danger pour lui-même ou les autres. Or, il existe des établissements psychiatriques qui ont banni ces pratiques et qui proposent d'autres pistes. 

Loïc Rohr est infirmier à l’hôpital psychiatrique de Saint-Jean de Dieu, à Lyon. Depuis une petite dizaine d’années, il travaille avec le groupe de recherche en soins infirmiers sur la question du moindre recours à l’isolement et à la contention. Il nous parle de la recherche Plaid-Care (Psychiatrie et libertés individuelles) dont le principe est d'étudier le fonctionnement des établissements psychiatriques qui n'ont pas ou peu recours à des mesures de contrainte, afin de dégager les leviers d’une discipline plus respectueuse des libertés individuelles*. 

On est allé investiguer des établissements qui ont une antériorité historique de moindre recours à l'isolement, explique-t-il. Ce qui est intéressant, c'est qu'au lieu de pointer les établissement qui ont un fort taux de recours à la contention, on va s'intéresser au contraire à des établissements qui ont justement une pratique déjà un peu hors norme en France de moindre recours à la contention, pour essayer de soulever des leviers au niveau des pratiques soignantes (qu'est-ce qui permet cela dans les pratiques, au niveau de l'organisation des soignants, de l'organisation de l'établissement, ou encore de l'histoire de l'établissement...)

L'équipe balaie du même coup les idées reçues : On entend souvent que les patients compliqués vont dans d'autres établissements, ce qui n'est pas le cas. C'est même plutôt l'inverse, ce sont souvent ces établissements qui accueillent des patients d'autres établissements, souligne Loïc Rohr.

On se rend compte qu'au niveau national, on est beaucoup focalisé sur ce qui dysfonctionne et on cherche à bricoler avec tous ces dysfonctionnement pour rester dans les clous.

L'idée pour nous c'est d'être vraiment en amont de tout ça et de s'appuyer au contraire sur ce qui fonctionne pour pouvoir le transférer.

*Financée par l’Institut pour la recherche en santé publique (Iresp), l’étude se déroulera de novembre 2021 à octobre 2023.

 


Source : infirmiers.com