Le déficit de la Sécurité Sociale rebondit plus fort que prévu. Cette année, il est désormais estimé à 8,8 milliards d'euros (contre 8,2 milliards prévus dans la dernière loi de financement en avril), puis à 11,2 milliards en 2024 (contre 9,6 prévus). Le fameux «trou» de la sécu devrait ensuite atteindre 15,8 milliards d'euros en 2025 (contre 13,5 projetés en avril), puis 17,5 milliards en 2026 et 17,9 milliards en 2027.
Une situation qui vient nuancer les promesses de redressement des finances publiques de l'exécutif. Pour 2023, l'Objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) est désormais projeté à 247,6 milliards d'euros, contre 244,8 initialement en avril. L'écart s'explique notamment par les revalorisations salariales à l'hôpital pour enrayer la fuite de son personnel (mesures salariales, meilleures rémunérations des gardes de nuit et de week-end), et par une hausse plus importante que prévue des soins de ville,«dans un contexte de forte inflation tirant à la hausse certaines dépenses», comme l'indemnisation des arrêts maladie, détaille le texte.
Par ailleurs, selon un avis du Haut conseil des finances publiques, les dépenses de santé (Ondam) risquent en 2024 de «s'avérer plus élevées que prévu». Le gouvernement projette dans son budget «un infléchissement de la tendance spontanée des soins de ville, qui semble optimiste, et un volant d’économies de 3,5 milliards» qui paraît «difficile à réaliser dans un contexte de tensions, notamment dans le secteur hospitalier et sur l’offre de médicaments», estime le HCFP.
Mesures d'économies
Pour tenter de freiner la hausse des dépenses, l'avant-projet de loi prévoit une série de mesures d'économies : à travers 51 articles, dont voici quelques exemple :
- article 26 : amélioration de l'accès aux médecins spécialistes, via des consultations avancées et équipes de soins spécialisées ;
- article 28 : facilitation des contrôles sur les prescripteurs et assurés pour diminuer les arrêts de travail non justifiés ;
- article 29 : limitation de la durée des arrêts de travail prescrits en téléconsultation et limitation de la prise en charge des prescriptions aux téléconsultations avec vidéotransmission ;
- article 32 : incitation au recours aux transports sanitaires partagés ;
- article 33 : réforme du financement de l'Établissement français du sang ...
Le gouvernement prévoit, en outre, que le déficit de la branche vieillesse continue de se creuser comme prévu, mais toutefois moins vite qu'attendu dans la foulée de la réforme des retraites. Il devrait passer de -1,9 milliard en 2023 à -13,6 milliards en 2027.
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