ATTRACTIVITÉ

Des stages dans les territoires pour donner envie aux étudiants infirmiers

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Publié le 11/10/2023

Pour pallier une pénurie à venir d'infirmiers libéraux dans sa région, une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) a pris les devants : elle propose en partenariat avec l'IFSI de Vesoul, des stages de 5 semaines aux étudiants infirmiers sur différents lieux de soins locaux. 

infirmière libérale

«Pour nous c'était important parce que dans 5 à 6 ans, comme les médecins généralistes, on va avoir affaire à une pénurie d'infirmiers libéraux sur le secteur», expliquent Jean-François Gay-Laget, Infirmier en Pratique Avancée (IPA) et son collègue Cédric Cheviron, IDE, tous deux coordinateurs auprès de la CPTS croisée comtoise, à Marnay (Bourgogne-Franche-Comté). «Donc l'idée principale de ce projet était vraiment de rendre attractif ce territoire, avec cette idée qu'infirmier libéral n'est pas la seule issue, car on a de multiples compétences infirmières (hospitalier,  santé publique, IPA...) On voulait donc montrer tout ce qui était possible de faire en tant qu'infirmière sur le territoire de la CPTS». 

Une expérience diversifiée

Depuis le mois de septembre 2023, la CPTS reçoit donc de futurs infirmiers dans le cadre d'un stage de 5 semaines. La première semaine, la toute première étudiante à se lancer est venue dans le local de la coordination CPTS. «Avant de partir dans d'autres structures il fallait qu'elle découvre et qu'elle se familiarise avec l'exercice coordonné», assure Jean-François Gay-Laget.

«La deuxième semaine est consacrée à un cabinet d'exercice libéral, la 3e semaine à suivre un infirmier libéral en maison de santé, la 4e semaine à une infirmière libérale déléguée à la santé publique (Asalée) et durant la dernière semaine, elle ira voir le DAC (dispositif d'appui à la coordination : des infirmières, des assistantes sociales... travaillent auprès des patients complexes sur le volet médico-social)», énumère l'IPA.  

Pour l'heure, il manque encore le volet hospitalier : la dernière semaine, à terme, se déroulera dans un service, assurent les deux infirmiers. «On aimerait proposer deux stages : soit au côté d'une IPA à l'hôpital, soit auprès d'une infirmière coordinatrice également à l'hôpital». 

Sensibiliser à l'exercice coordonné 

«Sur une CPTS, on a deux formes majoritaires d'exercice : ce qu'on appelle l'exercice individuel (l'infirmière libérale seule dans son cabinet...) et l'exercice coordonné (ce sont des maisons de santé pluri-professionnelles), tout cela regroupé sous une CPTS qui est en fait de l'exercice coordonné de territoire». 

«Nous espérons que ça donne envie aux élèves infirmiers de s'installer sur la CPTS pour exercer», confie Jean-François Gay-Laget, qui rappelle tout l'intérêt de cette démarche : l'attractivité des territoires. «On a fait notre diagnostic lorsqu'on a monté notre CPTS : on a rencontré tous les acteurs libéraux intéressés à cette occasion et on a constaté que le territoire manquait ou allait manquer bientôt de médecins, d'infirmiers libéraux, d'orthophonistes, de dentistes et de podologues». D'où l'idée d'élargir les stages à ces professionnels. «On va en effet se servir de ces stages pour faire des retours d'expériences et aller voir les professionnels concernés pour leur proposer de déployer ce projet. On va créer des groupes de travail pour mettre tout ceci en oeuvre». 

La toute première stagiaire du dispositif témoigne 

Cinzia Bague est étudiante IDE. Elle entame sa 3e semaine de stage auprès de la CPTS

«C'est mon IFSI qui m'a proposé ce stage, en cohérence avec mon projet : j'aimerais en effet dans quelques années travailler en libéral, pour l'aspect de proximité avec les patients. Les infirmiers libéraux, autrefois, étaient très seuls en ville mais là, on peut constater la solidité du réseau de professionnels. Cette collaboration de tous les acteurs permet de prendre en charge le patient de manière plus globale (puisque la diététicienne, l'assistante sociale... travaillent main dans la main). Ça permet vraiment de prendre le patient dans ses différentes dimensions: c'est vraiment ce qui me marque le plus, à ce stade. Je suis très satisfaite de mon stage : ça me faisait peur de me lancer mais en voyant la collaboration entre les différents professionnels, ça me conforte dans mon idée».

 

 


Source : infirmiers.com