CONVENTION FIN DE VIE

Il est urgent de renforcer l'offre de soins palliatifs, réagissent 14 organisations soignantes

Publié le 06/04/2023

Dans un communiqué commun, 14 organisations soignantes* dont plusieurs infirmières, représentant plus de 800 000 soignants, saluent les conclusions de la Convention citoyenne sur la fin de vie portant sur la nécessité de renforcer l’offre en soins palliatifs.

Soins palliatifs patient en fin de vie

Saluant le « travail approfondi » et « rigoureux » engagé sur le sujet par les 185 citoyens réunis au sein de la Convention, elles se félicitent qu’il ait mené « à la même conclusion » que celui de la Mission d’évaluation parlementaire sur la loi Claeys-Leonetti, rendu le 29 mars dernier : « si le cadre légal d’accom­pa­gne­ment des per­son­nes en fin de vie semble répon­dre à l’immense majo­rité des situa­tions, sa mise en œuvre n’est pas satis­fai­sante ». En cause, un manque de moyens humains et matériels et des carences organisationnelles. Une problématique qui n’est pas nouvelle.

 Quatre lois ont ainsi été adoptées sur le cadre légal d’accompagnement des personnes en fin de vie au cours des 25 dernières années ; mais aucune n’a été mise en œuvre efficacement, rappellent en effet les organisations, qui pointent de plus un manque d’information des citoyens. « L’urgence est là : il importe de com­pren­dre pour­quoi le cadre légis­la­tif actuel n’est tou­jours pas déployé de manière uni­forme sur l’ensem­ble du ter­ri­toire et d’y remé­dier, alors même qu’il pour­rait répon­dre aux inquié­tu­des du plus grand nombre et contri­buer à l’amé­lio­ra­tion concrète de la vie de nos conci­toyens », jugent-elles.

Appliquer le cadre actuel plutôt que "donner la mort"

Sur l’évolution du cadre même, les organisations signataires ont déjà fait part mi-février de leur position, qu’elles réitèrent ici en estimant que « la léga­li­sa­tion d’une forme de mort médi­ca­le­ment admi­nis­trée revien­drait à sub­ver­tir la notion même de soin ». Selon elles, une telle évolution enverrait un message très « négatif » aux personnes les plus vulnérables (enfants, per­son­nes dépen­dan­tes, per­son­nes pré­sen­tant des trou­bles cog­ni­tifs, per­son­nes pré­sen­tant des fra­gi­li­tés psy­cho­lo­gi­ques ou encore per­son­nes socia­le­ment ou économiquement vul­né­ra­bles). Elles appellent donc bien plutôt les pouvoirs publics à « mettre en œuvre de manière effective la voie fran­çaise de l’accom­pa­gne­ment en ren­for­çant signi­fi­ca­ti­ve­ment les dif­fé­ren­tes moda­li­tés de prise en charge des per­son­nes en fin de vie », et ce sur l’ensemble du territoire. Cette amélioration doit également intégrer « le déploiement renforcé des soins palliatifs précoces », « une meilleure lutte contre l’obstination déraisonnable » ainsi qu’une plus large diffusion de la culture palliative aussi bien auprès du grand public que parmi les professionnels, concluent-elles dans leur communiqué. Un message qui a été entendu par Emmanuel Macron, qui a réclamé un projet de loi pour la fin de l’été embarquant notamment un renforcement de l’offre palliative.

*Société Française de Soins Palliatifs Pédiatriques (2SPP), Association Francophone des Soins Oncologiques de Support (AFSOS), Association Nationale Française des Infirmier.e.s en Pratique Avancée (ANFIPA), Association pour la Clarification du Rôle du Médecin dans le contexte des fins de vie (CLAROMED), Conseil National Professionnel de Gériatrie (CNPG), Conseil National Professionnel Infirmier (CNPI), Fédération Nationale des Établissements d’Hospitalisation à Domicile (FNEHAD), Association Nationale des Médecins Coordonnateurs en EHPAD et du Secteur médico-social (MCOOR), Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP), Société Française du Cancer (SFC), Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG), Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI), Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) et le
Groupe de Soins Palliatifs UNICANCER.

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com