Saluant le « travail approfondi » et « rigoureux » engagé sur le sujet par les 185 citoyens réunis au sein de la Convention, elles se félicitent qu’il ait mené « à la même conclusion » que celui de la Mission d’évaluation parlementaire sur la loi Claeys-Leonetti, rendu le 29 mars dernier : « si le cadre légal d’accompagnement des personnes en fin de vie semble répondre à l’immense majorité des situations, sa mise en œuvre n’est pas satisfaisante ». En cause, un manque de moyens humains et matériels et des carences organisationnelles. Une problématique qui n’est pas nouvelle.
Quatre lois ont ainsi été adoptées sur le cadre légal d’accompagnement des personnes en fin de vie au cours des 25 dernières années ; mais aucune n’a été mise en œuvre efficacement, rappellent en effet les organisations, qui pointent de plus un manque d’information des citoyens. « L’urgence est là : il importe de comprendre pourquoi le cadre législatif actuel n’est toujours pas déployé de manière uniforme sur l’ensemble du territoire et d’y remédier, alors même qu’il pourrait répondre aux inquiétudes du plus grand nombre et contribuer à l’amélioration concrète de la vie de nos concitoyens », jugent-elles.
Appliquer le cadre actuel plutôt que "donner la mort"
Sur l’évolution du cadre même, les organisations signataires ont déjà fait part mi-février de leur position, qu’elles réitèrent ici en estimant que « la légalisation d’une forme de mort médicalement administrée reviendrait à subvertir la notion même de soin ». Selon elles, une telle évolution enverrait un message très « négatif » aux personnes les plus vulnérables (enfants, personnes dépendantes, personnes présentant des troubles cognitifs, personnes présentant des fragilités psychologiques ou encore personnes socialement ou économiquement vulnérables). Elles appellent donc bien plutôt les pouvoirs publics à « mettre en œuvre de manière effective la voie française de l’accompagnement en renforçant significativement les différentes modalités de prise en charge des personnes en fin de vie », et ce sur l’ensemble du territoire. Cette amélioration doit également intégrer « le déploiement renforcé des soins palliatifs précoces », « une meilleure lutte contre l’obstination déraisonnable » ainsi qu’une plus large diffusion de la culture palliative aussi bien auprès du grand public que parmi les professionnels, concluent-elles dans leur communiqué. Un message qui a été entendu par Emmanuel Macron, qui a réclamé un projet de loi pour la fin de l’été embarquant notamment un renforcement de l’offre palliative.
*Société Française de Soins Palliatifs Pédiatriques (2SPP), Association Francophone des Soins Oncologiques de Support (AFSOS), Association Nationale Française des Infirmier.e.s en Pratique Avancée (ANFIPA), Association pour la Clarification du Rôle du Médecin dans le contexte des fins de vie (CLAROMED), Conseil National Professionnel de Gériatrie (CNPG), Conseil National Professionnel Infirmier (CNPI), Fédération Nationale des Établissements d’Hospitalisation à Domicile (FNEHAD), Association Nationale des Médecins Coordonnateurs en EHPAD et du Secteur médico-social (MCOOR), Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP), Société Française du Cancer (SFC), Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG), Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI), Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) et le
Groupe de Soins Palliatifs UNICANCER.
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