« L’accès universel aux soins palliatifs est promis dans la loi depuis 1999. Un droit reconnu mais trop peu appliqué puisque 2/3 des personnes qui en auraient besoin n’en bénéficient pas », rappelle la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP). Afin de contribuer à développer un meilleur accompagnement de la fin de vie, elle publie un livret dans lequel elle détaille 6 propositions.
Un focus sur les territoires et la formation
« Les besoins sont immenses, et demain s’annonce plus difficile encore : le nombre de personnes âgées de 75 ans et plus devrait doubler d’ici 2070 », alerte-t-elle, insistant sur l’importance de réintroduire de l’humain dans les parcours de soin. Pour répondre à ces enjeux, elle préconise :
- De développer des dispositifs territoriaux de soins palliatifs, car ceux-ci comprennent « toute la palette des offres identifiées et des mesures de soutien et de promotion » associées à ce type de soin. La SFAP appelle notamment au déploiement de solutions intermédiaires (appartements coordonnés, bénévoles d’accompagnement…) et à une densification des actions de soutien au développement des soins palliatifs (accroissement des actions de formation, d’information des professionnels…).
- D’intégrer une politique de développement des soins palliatifs dans les contrats d’objectifs des établissements sanitaires et médico-sociaux, afin qu’ils deviennent une priorité et bénéficient de financements adéquats.
- De déployer les soins palliatifs dans chaque lieu de vie, en impliquant plus largement les libéraux dans la prise en charge à domicile. La mesure, à condition que soit donnés du temps et des financements aux professionnels, permettrait de « pallier les manques ou les carences en matière de soins palliatifs » ou encore de « valoriser les acteurs de terrain », dont infirmiers libéraux et infirmiers en pratique avancée (IPA).
- D’étendre la palette de l’offre en imaginant des maisons ou des appartements coordonnés de soins palliatifs. En plus de participer à « l’essor de l’habitat inclusifs », ce type d’accompagnement permettrait, entre autres, de réduire les inégalités d’accès aux soins.
- D’ouvrir une mention « soins palliatifs » pour les IPA, pour lesquels ces soins représentent « une discipline particulièrement adaptée ». Notamment car ils favorisent la coordination entre les établissements et les professionnels de santé. La SFAP y voit également un facteur d’attractivité pour la profession.
- Et de former les médecins généralistes, en imaginant des modules compatibles avec leurs activités.
Des adaptations nécessaires pour répondre aux attentes des patients
Ces 6 propositions s’inscrivent dans un contexte particulier : celui de la convention citoyenne sur la fin de vie, qui doit déterminer s’il est pertinent, entre autres, de modifier la loi Claeys-Leonetti. « Les attentes de nos concitoyens évoluent. Ils sont de plus en plus nombreux à souhaiter mourir à domicile, entourés de leurs proches. Nous devons donc changer de logique et construire notre système autour du parcours des patients et non à partir de l’offre soignante », affirme ainsi la SFAP.
Consulter les 6 propositions de la SFAP
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