HOSPITALISATION À DOMICILE

Soins palliatifs : le dispositif des équipes rapides d'intervention est cadré

Publié le 05/11/2024

Une note d'information publiée dans le Bulletin officiel Santé dresse les grandes lignes du dispositif des équipes rapides d’intervention en soins palliatifs. Celui-ci est intégré aux structures d'hospitalisation à domicile et sera déployé dans plusieurs régions.

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Crédit photo : BURGER / PHANIE

C’est l’une des mesures incluses dans la stratégie décennale des soins palliatifs, dévoilée en avril dernier : la mise en place d’équipes rapides d’intervention en soins palliatifs (ERI-SP), portées par les structures d’hospitalisation à domicile (HAD). Une instruction publiée dans le Bulletin officiel « Santé-Protection sociale-Solidarité » du 31 octobre 2024 vient cadrer le budget et l’organisation de ce dispositif. Il a été pensé comme un « maillon supplémentaire » pour améliorer la réponse aux besoins des patients dont l’état s’aggrave rapidement.

Le rôle de ces équipes est d’initier une prise en charge orientée vers la stabilisation

« L’objectif de ce dispositif est de faciliter l’accès aux soins palliatifs de toutes les personnes qui en relèvent, quel que soit leur âge et leur situation », précise la note d’information. Les équipes seront composées au minimum d’un médecin et d’un infirmier formés en soins palliatifs et intégrées à celles des structures d’hospitalisation à domicile porteuses. De ce fait, elles opèrent sur leurs mêmes zones d’intervention.

4 missions définies

Elles ont pour mission de « prodiguer des soins palliatifs au patient pris en charge en phase aigüe, justifiés par l’état de celui-ci » afin de conduire à sa stabilisation et le soulager, de favoriser le maintien à domicile des patients en situation d’urgence jusqu’à sa prise en charge en soins palliatifs et donc éviter une hospitalisation conventionnelle, d’assurer « une prise en charge axée sur la qualité de vie de la personne, dans le respect de ses choix et son cadre de vie habituel » tout en lui délivrant des informations adaptées, et enfin d’assurer l’interface avec les autres filières associées à la prise en charge des soins palliatifs, liste le document. « Leur intervention n’a pas pour but de se substituer à une démarche palliative précoce et ne doit pas empêcher la gradation des soins palliatifs au cours de la prise en charge du patient », est-il indiqué. Le rôle de ces équipes est donc d’initier une prise en charge orientée vers la stabilisation, qui doit ensuite laisser la place  à une HAD conventionnelle ou à un transfert en établissement de santé ou une équipe de soins de proximité.

Côté organisation, les équipes devront être « en mesure d’intervenir au domicile du patient, avec un médecin, en journée (8h-21h) et en téléconsultation la nuit (pour les patients qui ont déjà été vus par un médecin), avec un infirmier diplômé d'État (IDE) sur place, et ce tous les jours, y compris le week-end et les jours fériés », afin de pouvoir intervenir tous les jours, 24h/24. L’adressage peut être effectué par différents acteurs : médecin traitant, médecin coordonnateur en établissement ou service médico-social (ESMS), ou par le Samu. Enfin, les ERI-SP participent aux réunions organisées par la filière en soins palliatifs du territoire, avec l’objectif d’améliorer les synergies entre les acteurs.

3 millions d'euros pour 15 projets

Concernant le budget, une enveloppe de 3 millions d’euros permettra de financer les 15 projets déjà identifiés, soit 200 000 euros confiés aux Agences régionales de santé (ARS) concernées qui viendront soutenir « le démarrage de l’activité et du recrutement durant la première année. » Ces 15 projets sont déclinés dans 12 régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire, Grand Est, Haut-de-France, Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Martinique, indique le texte. Est enfin prévue une évaluation quantitative et qualitative du dispositif dans chaque région pour évaluer son impact sur la prise en charge ; elle prendra notamment en compte le profil des patients et de l’adresseur, le nombre de patients, le délai moyen de prise en charge ou encore le nombre d’équivalent temps plein de l’ensemble des professionnels de santé mobilisés.

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La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com