Journée internationale des infirmières

Rémunération, reconnaissance? refonte de la formation... un 12 mai de revendications

Publié le 12/05/2023

En cette journée internationale des infirmières, associations et organisations représentantes de la profession se mobilisent pour rappeler sa place dans les systèmes de santé, entre hommages et expressions de ses revendications. Le gouvernement, lui, en a profité pour annoncer une refonte du métier et de sa formation.

florence nightingale, statue, infirmière

Jour de naissance de Florence Nightingale, pionnière des soins infirmiers, le 12 mai est chaque année l’occasion de rappeler le rôle et la place que les infirmiers occupent dans les systèmes de santé. Suite à la pandémie de Covid-19 qui a mis en lumière l’activité de ces professionnels mais aussi les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur métier, cette journée a pris une dimension particulière.

Une profession toujours en attente d'une meilleure reconnaissance

Dans une lettre ouverte, étudiants et infirmiers en poste ont ainsi annoncé se mobiliser autour d’actions coup de poing pour dénoncer leurs conditions de travail dégradées. Une volonté que porte également le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), qui profite de cette journée pour faire valoir un certain nombre de revendications.

« Nous attendons des actes face à nos maux » et non pas des mots de soutien, tacle-t-il ainsi dans un communiqué. Et, en premier lieu, c’est une amélioration des conditions de travail, corollaires d’une meilleure reconnaissance de leur exercice, qu’il réclame. Celle-ci passe notamment par le respect d’un ratio d’un infirmier pour 6 à 8 patients dans les hôpitaux et EHPAD – soit un nombre conforme aux normes internationales, précise-t-il – et par une augmentation des salaires. « Nous sommes encore sous-payés, 10% sous le salaire infirmer moyen en Europe », s’irrite-t-il. Autre sujet d’inquiétude : la réforme des retraites et la nécessité de reconnaître la pénibilité de la profession, aussi bien dans le public que dans le privé, alors que le taux d’invalidité lors du départ à la retraite est de 30% pour les aides-soignants et de 20% pour les infirmiers. Résultat, « les infirmières sont en colère », martèle-t-il, avec des professionnels qui choisissent de quitter la profession. Or « plus les conditions de travail se dégradent, plus il y a de départs, ce qui dégrade encore plus les conditions de ceux qui restent, entrainant de nouveaux départs », alerte-t-il.

Des libéraux également mécontents

Chez Convergence Infirmière, on partage cet agacement. Manque de revalorisation, déploiement d’un Bilan de soins infirmiers (BSI) jugé inadapté, une réforme de retraite qui passe mal…, les griefs chez les infirmiers libéraux sont les mêmes. « On ne revalorise pas le plus important : ce côté humain du métier », déplore avec véhémence Ghislaine Sicre, la présidente du syndicat, dans une lettre adressée aux professionnels. Rappelant le rôle essentiel que jouent les libéraux auprès des patients à domicile – et notamment les patients isolés – elle les appelle à « se réunir et [à] s’unir » pour faire entendre leur mécontentement.

Les promesses d'une "refonte" avancées par le gouvernement

Du côté du gouvernement, on s'est également emparé de cette journée pour annoncer « la refondation profonde de la formation et du métier » infirmiers. Les infirmiers font partie de la « colonne vertébrale de notre système de santé », a ainsi déclaré François Braun, le ministre de la Santé, dans une vidéo postée sur Twitter. « C'est pour cela que je lance, dans les jours qui viennent, une concertation pour aboutir à la rentrée 2024 à une refonte complète » de la formation infirmière. Le gouvernement s'est engagé à former 20% d'infirmiers supplémentaires entre 2020 et 2023, a-t-il également rappelé, soit 38 000 étudiants qui vont démarrer leur formation cette année. Mais il s'agit surtout de « changer le métier » car les besoins en santé ont changé, et notamment en renforçant la place de la prévention. « Nous avons besoin de modifier les compétences, de modifier l'exercice des infirmiers. » Cette refonte passera notamment par la transformation du décret d'actes en décret de compétences, dont la publication est attendue pour 2024. Et le ministre de réaffirmer sa volonté « d'améliorer les conditions de travail, les conditions de formation, les conditions de carrière » de ces professionnels.

 

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com