CATASTROPHE

Mayotte : la réserve sanitaire est activée

Publié le 18/12/2024

Une centaine de soignants réservistes doit se rendre dans l'archipel français de l'océan Indien dévasté par un cyclone meurtrier «pour aller étayer, sur le plan humain, l'hôpital de Mayotte», a annoncé la ministre de la Santé démissionnaire Geneviève Darrieussecq.  

Mayotte

Crédit photo : Handout / Securite Civile / AFP

«J’ai mobilisé la réserve sanitaire nationale et une centaine de professionnels de santé rejoignent dès à présent Mayotte». La ministre de la Santé démissionnaire Geneviève Darrieussecq a annoncé, lundi 16 décembre, l'activation de la réserve sanitaire pour venir en aide à la population à Mayotte. 

Quatre jours après le passage du cyclone Chido, le plus intense qu'ait connu Mayotte depuis 90 ans, l'archipel meurtri manque de tout, et les habitants s'alarment de la situation sanitaire. Manque d'eau, de nourriture: après une première nuit sous couvre-feu, la situation reste très chaotique. Sur l'archipel, premier désert médical de France, le système de soin est également «très dégradé», a confirmé la ministre Geneviève Darrieussecq, évoquant le sort de l'unique hôpital sur place, «très endommagé», et des centres médicaux également devenus «inopérants». A l'issu d'un point de situation, la ministre de la Santé a également annoncé le déploiement (jeudi) d'un hôpital de campagne, assurant que «les postes sanitaires mobiles envoyés à Mayotte vont permettre de prendre en charge jusqu’à 1000 blessés». 

Repérer les malades chroniques lourds

Jusqu'à présent, «la première urgence a été de repérer les malades chroniques lourds et de les évacuer» vers La Réunion, a détaillé Geneviève Darrieussecq. De premières évacuations ont déjà eu lieu et elles se poursuivent en ce début de semaine. Deuxième urgence : accueillir l'afflux de patients et les prendre en charge, a encore expliqué la ministre au micro de BFM-TV. «L'envoi massif de matériel est attendu dans les prochains jours. Les moyens humains, matériels et les médicaments sont partis», a-t-elle affirmé. Selon la Croix-Rouge française, 20 tonnes de matériel sont en cours d'acheminement.

 

 

La réserve sanitaire activée : de quoi s'agit-il ? 

Pilotée par Santé publique France, la Réserve sanitaire, créée il y a 10 ans, mobilise une communauté de professionnels de santé volontaires (infirmiers, médecins, aides-soignants, psychologues, ...), capables d’intervenir dans un délai très court, en renfort, lors de situations sanitaires exceptionnelles.

Comment devenir réserviste sanitaire ?

Pour devenir réserviste sanitaire, il suffit de s’inscrire en ligne sur www.reservesanitaire.fr. La plateforme propose alors un contrat d’engagement dans la réserve sanitaire, qu’il suffit d’imprimer, signer et envoyer à Santé publique France. Les professionnels peuvent être agents du secteur public, salariés du secteur privé, exercer en libéral ou être retraités. Les étudiants paramédicaux et médicaux, ainsi que les internes en médecine et en pharmacie, peuvent aussi devenir réservistes sanitaires. Lorsqu’une mission est déclenchée, un appel urgent à candidatures (une « alerte ») est adressé par Santé publique France, par mail, à l’ensemble des réservistes de la ou des professions recherchées.Les réservistes ne sont jamais contraints de partir en mission ni en formation. Il n’y a pas de nombre minimal de jours imposé. De même, il n’y a aucune garantie que l’on sera appelé ou sélectionné pour une mission, cela dépend de l’actualité, du type de compétences recherchées, du nombre de candidats au départ.

A titre indicatif, le niveau d’indemnisation est le suivant (liste non exhaustive) :

  • 300€ par jour de mission et de formation pour les médecins, pharmaciens et sages-femmes ;
  • 125€ par jour de mission et de formation pour les psychologues, infirmiers, ingénieurs et cadres administratifs supérieurs.

Course contre la montre

Sur place, les secours cherchent toujours des sinistrés et s'attendent à trouver de nombreuses victimes dans les décombres des bidonvilles, très peuplés, notamment dans les hauteurs de Mamoudzou, la capitale du département français d'outre-mer. Selon Florent Vallée, de la Croix-Rouge française, «des familles entières» et «beaucoup d'enfants mineurs seuls» et «délaissés» vivent dans les bangas, ces petites maisons traditionnelles désormais détruites. La crainte est aussi celle de la propagation de maladie alors que les conditions d'hygiène sont déplorables après le passage du cyclone et alors que la saison des pluies est imminente. Les appels à la solidarité et les minutes de silence se sont multipliés en France et à l'étranger, les Etats-Unis indiquant être prêts à «offrir une aide humanitaire appropriée».

 

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com