Appel de renfort à Mayotte pour le système de soins très "dégradé"

Après le passage dévastateur du cyclone Chido, samedi 14 décembre, la situation du système de soins à Mayotte s’avère très « dégradée, avec un hôpital qui a été très endommagé et des centres médicaux également » rendus « inopérants », a commenté Geneviève Darrieussecq, la ministre démissionnaire de la Santé, lundi 16 décembre sur France 2. L’établissement a ainsi subi « des dégâts des eaux importants, ainsi que des dégradations, notamment dans la partie chirurgie, réanimation, urgence, maternité », a-t-elle listé. Soit des « parties essentielles du fonctionnement de l’hôpital », qui continue malgré tout de fonctionner, mais de façon dégradée.

Des renforts en soignants attendus

Le défi est donc de prendre en charge l’afflux de nouveaux patients, et donc de renforcer les moyens de l’hôpital, aussi bien matériels qu’humains. Une centaine de soignants de la réserve sanitaire devraient rejoindre rapidement le département, et des « envois massifs de matériel » sont prévus. Un hôpital de campagne doit également être déployé. Jusqu’à présent, « la première urgence a été de repérer les malades chroniques lourds et de les évacuer » vers La Réunion, d’où sont envoyés les renforts, a détaillé la ministre. Un pont aérien entre les deux îles a d’ailleurs été établi pour l’acheminement de personnels et de matériels, mais aussi de nourriture et d’eau.

À l’heure actuelle, le bilan est de 14 morts et près de 250 blessés, mais les autorités craignent « plusieurs centaines, peut-être un millier, voire quelques milliers » de morts, a prévenu François-Xavier Bieuville, le préfet de Mayotte ; le décompte officiel s’appuie sur des données hospitalières, mais impossible actuellement de mesurer l’ampleur des dégâts, notamment dans les bidonvilles. Dans ce département où plus de trois quarts des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et frappé par les conséquences de la crise de l’eau en 2023, l’accès aux soins est déjà particulièrement compliqué. L’épidémie de choléra au printemps dernier avait ainsi mis l’hôpital à genoux.