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L'AP-HP lance le recrutement de 2700 infirmiers par an

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Publié le 13/12/2022

Après 3 mois de concertation avec les personnels, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris dégaine son plan d’action « 30 leviers pour agir ensemble ». L’objectif : attirer, mais aussi et surtout fidéliser les soignants au sein de ses établissements, avec en ligne de mire le recrutement de 2 700 infirmiers par an.

L'AP-HP, en manque cruel de soignants, entend renforcer son attractivité.

La consultation est terminée ; place à l’action. En juillet 2022, en prenant la succession de Martin Hirsch à la tête de l’AP-HP, Nicolas Revel avait affirmé sa volonté de s’engager dans un plan d’action mené collectivement, incluant le directoire, la commission médicale d’établissement (CME) et les organisations syndicales, et reposant sur l’écoute du terrain avec, à la mi-septembre, la diffusion d’un document reprenant 30 pistes d’action. Trois mois plus tard, ce sont donc 30 leviers qui ont été identifiés, qui confirment l’ensemble des priorités de l’institution. Ce plan « vise à apporter des réponses les plus pragmatiques et efficaces possible à l’ensemble des difficultés auxquelles fait face l’AP-HP », explique l’institution dans un communiqué. Fin novembre, celle-ci relevait déjà le besoin de mieux intégrer les stagiaires infirmiers.

En tête de liste, Nicolas Revel entend recruter 2 700 infirmiers par an, en 2023 et en 2024, soit 20% de plus que cette année, a-t-il indiqué, avec l’espoir de pouvoir rouvrir une partie de ses 2 000 lits fermés. «16 % de nos lits sont fermés, soit deux fois plus qu’en 2019, alors que nous avons toujours autant de malades, voire plus de très âgés cette année ! », a-t-il alerté dans un entretien avec Le Parisien. En 4 ans, l’AP-HP a perdu 10% de ses effectifs infirmiers, soit 1 700 postes qui ne sont pas pourvus. Si 2 200 infirmiers ont été embauchés au cours de l'année 2022, ils ne comblent pas les 2 800 départs enregistrés sur la même période. Or ce manque de personnel entraîne une baisse d’activité, qui a pour conséquence de grever les recettes ; l’institution enregistre ainsi un déficit de plus de 200 millions d’euros.

Un plan pour répondre à "toutes les insuffisances" de l'AP-HP

Pour inverser la tendance, le patron de l’AP-HP souhaite améliorer les conditions de travail. Les 30 leviers d’action se répartissent ainsi en 9 axes :

  • Mieux recruter, accueillir et fidéliser les professionnels de l’AP-HP
  • Mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle 
  • Redonner du temps pour soigner
  • Favoriser la vie d’équipe et la cohésion au sein des services
  • Favoriser un fonctionnement plus fluide et efficace en s’appuyant sur deux principes : confiance et subsidiarité
  • Retrouver les conditions d’une réouverture durable de nos capacités de soin et nous donner un cap à 5 ans sur l’évolution de notre projet médical au service des patients
  • Investir dans la recherche, atout et facteur d’attractivité majeur de notre institution
  • Viser l’exemplarité en matière de lutte contre le réchauffement climatique
  • Créer les conditions d’une trajectoire économique soutenable pour préserver nos investissements

Il s’agit de mettre en place des mesures concrètes comme, entre autres, de proposer aux personnels la possibilité d’accéder à une crèche ou un logement, de sécuriser la stabilisation des plannings, dans une logique d’améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, ou d’alléger les tâches administratives, que les soignants perçoivent comme un fardeau, afin de libérer du temps médical. Ce gain doit également passer par la mise en place d’outils numériques, en se focalisant sur « l’amélioration de l’ergonomie et des fonctionnalités du dossier patient informatisé », avec la volonté de s’appuyer sur l’expérience des utilisateurs pour proposer les solutions les plus adaptées. Est également mentionnée la nécessité d’investir dans la recherche, qui représente un atout d’attractivité, en réduisant les délais d’instruction des dossiers et en déployant « les possibilités pour les paramédicaux d’avoir un exercice hospitalier et universitaire ». Enfin, côté formation, la création d'une prime de tutorat de 172 euros est envisagée, ainsi qu'une augmentation des dispositifs de bourses pour les élèves infirmiers.

Un appel à une implication collective

Car l’enjeu est aussi de faire rayonner l’institution, aussi bien auprès des usagers que des professionnels. « Ces leviers du quotidien ne doivent pas nous détourner du cœur de notre mission : soigner les patients et le faire du mieux possible, tout en portant notre vocation de 1er CHU européen, lieu de formation à tous les métiers de l’hôpital et résolument orienté vers la recherche », relève Nicolas Revel en introduction de la présentation du plan. Il appelle à porter collectivement « quelques valeurs et principes d’action », à commencer par plus de dialogue et de confiance, plus de place à l’initiative des équipes, mais aussi plus d’esprit d’équipe et de reconnaissance. « Tout se joue donc maintenant dans notre capacité à agir ensemble », encourage-t-il, réclamant une mobilisation de tous et à tous les niveaux, indispensable à la réussite de ce plan. Celle-ci requiert enfin « un effort collectif pour tenir et rester unis dans les moments difficiles que nous traversons, et pour préserver demain notre capacité à agir et à investir, sans laquelle aucune perspective de rebond n’est crédible », conclut-il. Un point sur l’avancement du plan sera par ailleurs réalisé tous les 6 mois afin d’identifier les mesures qui fonctionnent, celles qui nécessitent d’être adaptées, et celles qu’il sera plus pertinent d’abandonner.


Source : infirmiers.com