En France, « 44% des adultes rencontrent des difficultés pour comprendre et s’approprier les informations en santé » : tel est le résultat de l’enquête Health literacy survey 2019-2021 menée dans 16 autres pays (dont l’Irlande, la Belgique, la Suisse, le Danemark ou encore la République Tchèque) et à laquelle la France a participé pour la première fois. Son objectif est de fournir une première photographie française de la littéracie en santé. Cette notion se définit comme « les compétences nécessaires pour repérer, comprendre, évaluer et utiliser les informations permettant à un individu de maintenir et améliorer sa santé », explique Santé publique France, qui en présente les résultats avec l’Unité de recherche « Sciences économiques et sociales de la santé et traitement de l'information médicale » (SESSTIM, de l’Université d’Aix-Marseille, l’Inserm et l’IRD), en collaboration avec le Réseau francophone de littératie en santé (Réflis). Ils s’avèrent assez similaires à ceux obtenus dans les autres pays.
Un niveau de littéracie insuffisant dans 4 cas sur 10
Ces résultats indiquent que 30% des personnes interrogées ont « un niveau "problématique" de littératie en santé ». Et 14% ont un niveau jugé « inadéquat ». Parmi les difficultés identifiées par l’enquête, celle relative à la navigation dans le système de santé est la plus présente (pour 73% des adultes interrogés, 49% d’entre eux exprimant d’importantes difficultés), suivie par celle relative à l’accès, l’appréhension et l’utilisation des informations de santé présente en ligne (72%). 29% témoignent également de difficultés pour « communiquer avec les professionnels de santé ». « Les obstacles sont plus fréquents chez les personnes moins favorisées socialement ou ayant un problème de santé chronique », observe Santé publique France.
Améliorer le niveau est un enjeu de santé publique
Or améliorer la littéracie en santé représente un enjeu de santé publique car d’elle dépend notamment l’accès aux droits et dispositifs de santé (soins, professionnels, actions de prévention…). Agir sur son niveau constitue donc un levier pour lutter contre les inégalités sociales en santé, fait valoir Santé publique France. « Ces résultats mettent aussi l’accent sur l’adéquation entre les compétences des individus et les dispositifs d’information des services de santé. Ils renforcent enfin le besoin de développer des actions à tous les niveaux » qui prendraient en compte l’ensemble des populations dans leur diversité, défend-elle. Avec une attention particulière à porter sur celles dont les niveaux de littéracie sont particulièrement bas.
Pour agir à son niveau, Santé publique France rappelle qu’elle met en place depuis plusieurs années des actions dédiées pour mieux communiquer auprès de l’ensemble des publics : prise en compte de tous les niveaux de littéracie lors de la conception et de la diffusion de ses dispositifs de prévention, déploiement sur son site d’outils pour ceux qui ont difficilement accès à l’information...
Article précédent
Cancer du sein : les inégalités socio-économiques se creusent dès le diagnostic
Article suivant
Les patients globalement mieux informés de leurs droits, mais encore des disparités
Cancer : seuls 2/3 des patients ont accès aux soins de support
Nettes différences femmes-hommes face au fardeau des principales maladies
Cancer du sein : les inégalités socio-économiques se creusent dès le diagnostic
4 Français sur 10 ont des difficultés à utiliser l'information en santé
Les patients globalement mieux informés de leurs droits, mais encore des disparités
SANTÉ PUBLIQUE
Préserver le cœur des femmes : le rôle des infirmiers en prévention
ÉCOLE
Education à la santé sexuelle : les infirmières scolaires sous haute pression
HOSPITALISATION
L’infirmier "bed manager" au cœur de la gestion des lits
IDEL
Vidéo - "Avec un enfant, il faut savoir être enveloppant"