REFONTE

Refonte du métier infirmier : vers une reconnaissance statutaire des IADE ?

Publié le 11/12/2024

La proposition de loi issue des travaux sur la refonte du métier infirmier ouvre une perspective pour les infirmiers anesthésistes : la possibilité, tant attendue, d'inscrire leur exercice en pratique avancée. Un "progrès" que salue la profession, même si elle entend demeurer vigilante quant à sa mise en œuvre.

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Crédit photo : BURGER / PHANIE

Après l’inquiétude, l’espoir ? Dans un communiqué, le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA) salue la proposition de loi relative à la profession infirmière déposée fin novembre par Frédéric Valletoux et Nicole Dubré-Chirat. Ou plutôt la réinsertion, dans le texte « d’une disposition ouvrant, via une voie réglementaire, à la reconnaissance de la pratique avancée des infirmier(e)s-anesthésistes (IADE) », fait-il savoir dans un communiqué. Cette reconnaissance passe par l’inscription de diplômes infirmiers en pratique avancée sur une liste arrêtée par le ministre de la Santé. Il s’agit d’un « progrès » qui témoigne « d’une prise de conscience appréciable des enjeux liés à l’expertise unique » de la spécialité et à son rôle dans le système de santé.

Il faut dire que les IADE attendent depuis plusieurs années la reconnaissance de leur exercice en pratique avancée ainsi qu’une évolution de leur statut au regard de leurs compétences spécifiques et de leur degré d’autonomie. Malgré deux rapports de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) préconisant ce changement, le dossier demeurait indéfiniment en suspens. Quelques jours avant le dépôt de la loi, le SNIA s’agaçait d’ailleurs du manque de considération accordé aux IADE. Aussi l’article 2 de la loi, qui évoque l’inscription des spécialités infirmières en pratique avancée, apparaît-il prometteur.

Des points de vigilance demeurent

Pour autant, prévient le SNIA, s’il s’agit bien d’un pas en avant « significatif », celui-ci reste « insuffisant ». En effet, « l’exposé des motifs de l’article 2 manque singulièrement de clarté et semble limiter cette reconnaissance à une simple opportunité pour certains professionnels, au lieu de l’inscrire comme une avancée structurelle pour l’ensemble de la profession », souligne-t-il dans son communiqué. De quoi susciter encore des interrogations chez les professionnels, qui espèrent que les débats parlementaires à venir permettront d’établir « des bases solides » pour une vraie reconnaissance législative des compétences IADE. « Il est crucial que ce cadre législatif soit ambitieux et à la hauteur des responsabilités toujours croissantes assumées par les infirmier(e)s-anesthésistes », prévient le SNIA, qui assure à la fois demeurer vigilant quant à l’interprétation de cette loi et à sa mise en œuvre et mobilisé pour la défense des aspirations de la profession.

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com