Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

ESI

« Je veux faire infirmier… et j'y suis presque ! »

Publié le 29/04/2015
infirmier victoire réussite

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Clément Chapel, étudiant en soins infirmiers à l'Ifsi d'Annonay (2013-2016) vient d'ouvrir son blog intitulé « Prenons soin. Mal soignants, nous ne pouvons être de ceux-là ». Nous partageons l'un de ses premiers billets qu'il a opportunément titré : « Devenir infirmier ». Un véritable acte de foi qu'il partage avec nous. Merci à lui et il y en aura d'autres !

Pour Clément, une chose est sûre : « Je me dois d’être soignant, car c’est bel et bien le métier que j’ai choisi d’exercer. »

Je me revois dire au conseiller d’orientation de mon collège « je veux faire infirmier ». Avec du recul, je me dis que j’avais du cran de dire à cet âge-là une telle chose. J’aurais pu dire pompier, policier, prof ou je ne sais quel métier que chaque gosse a envie de faire. Mais non, j’avais décidé que je serais infirmier. Et puis voilà…

Une fois ma voie tracée, j’ai suivi des cours, sans véritablement voir mon objectif. J’ai passé mon bac et l’ai réussi. Là encore tout s’est enchaîné, sans pour autant visualiser grand chose et prendre du recul. Puis il a fallu préparer les concours, une manière de mettre le pied à l’étrier. Et pénétrer peu à peu dans le monde de la blouse blanche… Bien loin était le temps où j’avais décidé de faire ce métier et bien près était celui où mon projet allait se concrétiser. Je n’étais pas prêt d’imaginer la tâche qui m’attendait et les rudes épreuves qu’il allait falloir traverser. Je n’ai jamais connu tant de périodes déstabilisantes au point de vouloir partir et tout quitter. C’est le jeu de la formation professionnelle, ou professionnalisante plutôt. C’est d’ailleurs par la professionnalisation, notre évolution au sein de la formation, que nous arrivons à faire face et à nous accrocher. Une formation éprouvante par l’intensité de nos cours, des révisions, et plus largement par les situations que nous vivons au quotidien sur les terrains de stage. Mais tout cela, riche d’enseignements, et fortifié par de belles leçons de vie.

Les situations difficiles auxquelles nous ne sommes pas préparés s’ajoutent à cet épais nuage de doutes, flottant au-dessus de nos têtes au quotidien.

Plusieurs mois après avoir porté cette blouse blanche, après avoir été assis plusieurs heures en cours de futurs infirmiers, j’ai vu ma propre évolution, passer d’étudiant, ou stagiaire, au futur professionnel ; ce futur infirmier qui prend peu à peu conscience de la responsabilité qui est la sienne. Les tâches, l’organisation, le travail qui lui incombent et qu’il va falloir assurer une fois le diplôme en poche. C’est bien sûr, confronté à cette lourde responsabilité que le bât blesse. Serais-je capable d’assumer mes missions ? Vais-je tenir le coup ? Certes, l’environnement hospitalier n’est pas toujours des meilleurs avec des conditions qui apparaissent comme de plus en plus difficiles et où l’encadrement de l’étudiant infirmier échappe parfois aux soignants. Les situations difficiles auxquelles nous ne sommes pas préparés s’ajoutent à cet épais nuage de doutes, flottant au-dessus de nos têtes au quotidien. Mais fort heureusement, s’il y a une valeur qui aide quotidiennement et qui est caractéristique de notre métier, c’est celle du travail en équipe, de la cohésion. Nous y goûtons ce qui permet à chacun d’exprimer ses ressentis, ses émotions. En somme : avancer.

Mille et une raisons nous forcent à être convaincu de devenir infirmier, et par-dessus tout soignant.

Et puis au milieu des moments de doutes et des situations qui nous indignent, il y a mille et une raisons qui nous poussent à continuer cette magnifique aventure. Mille et une raisons qui nous forcent à être convaincu de devenir infirmier, et par-dessus tout soignant. Car c’est bien moi qui ai la responsabilité de choisir le professionnel que j’ai envie de devenir. Et moi, quand j’arrive dans un service, je sais que lorsque j’ai cette tenue blanche sur le dos, je serais un soignant.

Je ne sais pas ce que j’aurais à faire aujourd’hui, ni qui sera dans le service. Il y aura des collègues hyperactifs, d’autres qui auront mal dormis la veille. Côté patient, il y aura d’adorables vieilles dames, des victimes qui souffriront, des enfants qui pleureront, des personnes âgées en détresse, des familles angoissées. Certains attendront un peu d’écoute, d’autres un médicament, d'autres encore une présence, certains n’attendront peut-être même plus rien, ou une fin. De toute façon, avec toutes ces personnes, rien n’est impossible. Par contre, je me dois de faire tout mon possible. Je me dois d’être soignant, car c’est bel et bien le métier que j’ai choisi d’exercer. Un très beau métier à mon sens, que je suis fier d’exercer. Et si je suis infirmier, c’est pour prendre soin.

Clément CHAPEL   ESI 2e année, blogueur« Prenons soin. Mal soignants, nous ne pouvons être de ceux-là » https://soignantsunjour.wordpress.com


Source : infirmiers.com