Définition
Evaluation de la fréquence et des caractéristiques du cycle ventilatoire. Il en résulte une valeur reportée sur une minute.
But
Apprécier la fonction ventilatoire du patient.
Méthode
L’évaluation est réalisée par l’observation visuelle directe du thorax. La fréquence sera simplement évaluée sur 30 secondes pour une respiration régulière et sur une minute entière si cette dernière est irrégulière. L’observation attentive va permettre de qualifier la respiration. Celle-ci peut être normale (eupnée) ou anormale (dyspnée).
Paramètres à évaluer
La fréquence
Les valeurs normales de fréquence respiratoire chez l’adulte sont comprises entre 12 et 20 cycles par minute. Au delà on parle de tachypnée, en deçà de bradypnée. Une personne en arrêt respiratoire est en apnée.
L’amplitude
La respiration peut être superficielle (de petits volumes d’air sont inspirés et expirés), ou profonde. Attention, une respiration superficielle n’est pas synonyme de tachypnée de même qu’une respiration profonde n’est pas systématiquement associée à une bradypnée. L’amplitude doit être évaluée pour les deux poumons. Ainsi il convient de noter si la respiration est symétrique.
La régularité
L’observation doit non seulement se porter sur les cycles respiratoires, mais également sur les différents temps de ces cycles.
On peut par exemple observer des pauses sans que les cycles soient modifiés.
Le rapport du temps inspiratoire sur le temps expiratoire normal est de ½. Ce qui signifie que si l’inspiration dure une seconde, l’expiration doit durer deux secondes. Une modification de la durée et du rapport de ces temps doit être notée. De la même façon, une pause entre le temps inspiratoire et expiratoire peut révéler une situation pathologique.
L’aspect des téguments
Le patient hypoxique présente des téguments cyanosés (couleur bleue). Cette cyanose peut être détectée précocement en observant les extrémités et les conjonctives qui sont les premières à changer de couleur. Elle est le reflet d’un sang pauvre en oxygène. Le sang oxygéné étant physiologiquement de couleur rouge vive.
L’apparition de sueurs reflète une hypercapnie (accumulation de C0² dans le sang). Cette hypercapnie est fréquente chez les patients atteints de Broncho Pneumopathies Chroniques Obstructives ou de syndromes d’apnée du sommeil (sueurs nocturnes).
Les signes de détresse
Le volet thoracique
Dans certaines situations (fractures costales) la respiration peut être paradoxale. C'est-à-dire qu’une partie du thorax va se mouvoir à l’inverse de la physiologie. Par exemple une partie du thorax va s’enfoncer à l’inspiration alors que le reste de la cage thoracique va s’étendre. Ce phénomène est expliqué par la physiologie respiratoire. Lors d’une inspiration normale, le volume pulmonaire augmente provoquant ainsi une pression négative dans les poumons. L’air y entre alors pour pénétrer jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Ceci est rendu possible en raison de la solidarité de la cage thoracique avec les poumons. Or, lorsqu’il y a fracture de plusieurs cotes en plusieurs endroits, cette solidarité est compromise. A l’inspiration, la zone lésée va se déprimer, attirée par la pression négative pulmonaire alors que le reste de la cage thoracique s’élève. A l’expiration, au contraire, la zone lésée va s’éloigner du poumon, car la pression positive, la pousse vers l’extérieur
Le balancement thoraco abdominal
Comme son nom l’indique, il est décrit par un balancement entre le thorax et l’abdomen. Il y a un mouvement symétrique et inverse de la cage thoracique et de l’abdomen à chaque cycle respiratoire. Ce mécanisme signe une détresse ventilatoire avancée (épuisement). Il s’accompagne de la mise en jeu des muscles accessoires de la respiration ; sterno-cléido-mastoïdiens, scalènes. On peut observer des dépressions sus sternales et/ou des espaces intercostaux.
Ce balancement thoraco abdominal est plus évident chez l'enfant que l'adulte et constitue un des éléments du score de détresses repiratoire aigue du nouveau né.
La mesure automatique de la ventilation
Les moniteurs multiparamétriques sont capables de mesurer la fréquence respiratoire en mesurant l’impédance thoracique entre deux des électrodes de l’ECG(1). Lorsque le volume du thorax varie pendant les cycles respiratoires, l’impédance(2) change. Ce changement d’impédance est objectivé par une courbe respiratoire. L’observation de cette courbe permet de déterminer l’amplitude (hauteur de la sinusoïde) et la régularité de la respiration.
Références bibliographiques
- Recommandation d’utilisation des systèmes de monitorage cardio- respiratoire, Maher FAWZI., Rapport de stage, Centre Hospitalier de Lagny Marne- La- Vallée, MASTER Management des Technologies en Santé (MTS), UTC, 2005-2006.
Notes
- Electrocardiogramme
- L’impédance traduit l’opposition au passage du courant
Vincent ELMER-HAERRIG Infirmier anesthésiste Rédacteur Infirmiers.com
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