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FORMATION EN IFSI

Rentrée 2017 : + 173 euros sur la note pour les ESI

Publié le 30/08/2017
Femme et tirelire en cochon

Femme et tirelire en cochon

La Fédération des associations générales étudiantes (Fage) et la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) ont présenté, lundi 28 août, le coût de la rentrée étudiante. Cette année, un étudiant en soins infirmiers devra débourser 7,22% de frais supplémentaires par rapport à un autre étudiant.

Les ESI doivent prendre en compte certains frais supplémentaires inhérents à la formation comme la tenue professionnelle, les pinces Kocher, les ciseaux, les chaussures...

Comme chaque année, le syndicat étudiant La Fage a présenté, lundi 28 août, son calcul du coût de la rentrée pour les étudiants. Et force est de constater que chaque année depuis 2002, la note s’alourdit, déplore son président Jimmy Losfeld. En 2017, le montant par étudiant s’élève à 2403,64 euros, soit des frais de rentrée en hausse de 1,86 % par rapport à 2016. Si cette augmentation peut sembler faible, elle est malheureusement constante depuis des années et a un impact très concret sur le quotidien des étudiants. En 10 ans, le coût de la rentrée a augmenté de 10%. Augmentation généralisée des loyers étudiants (+1,87 au niveau national), malgré les bons signes permis par l’encadrement des loyers, mais surtout des frais de rentrée (+2,36%) : autant de facteurs qui expliquent que la situation sociale des étudiants « tend à se dégrader », selon la Fage. Seul point positif relevé par le syndicat étudiant : la diminution des frais de transport (-2,07%) et de téléphonie (-0,92%).

Le coût de la rentrée 2017 pour un ESI s’élève à 2577 euros, soit + 173 euros par rapport aux autres étudiants. 

Près de 200 euros de frais supplémentaires pour les ESI

La Fnesi a dévoilé, en marge de la réunion de la Fage, les postes de dépenses spécifiques aux études d’infirmier. Deux chiffres à retenir : le coût de la rentrée 2017 pour un ESI s’élève à 2577 euros, soit + 173 euros par rapport aux autres étudiants. Depuis de nombreuses années, les étudiants en soins infirmiers souffrent de discrimination par rapport à leurs collègues de l’enseignement supérieur, regrette ainsi Clément Gautier, président du syndicat. En tant qu’étudiants en soins infirmiers, nous sommes obligés de prendre en compte certains frais supplémentaires inhérents à la formation comme la tenue professionnelle, les pinces Kocher, les ciseaux, les chaussures... De plus, l’’entrée en IFSI repose sur un système de concours, payant à l’heure actuelle. On a comptabilisé qu’en moyenne, un étudiant passait entre trois et cinq concours, ce qui représentait entre 300 et 500 euros de frais. A ces frais de base viennent souvent s’ajouter d’autres dépenses incontournables : Certains IFSI peuvent en effet demander de l’argent supplémentaires aux étudiants, des sommes qui peuvent aller de 30 à 200 euros. Des frais qui restent pourtant très opaques selon la Fnesi. Nous n’arrivons pas toujours à savoir ce que cet argent est destiné à financer. Enfin, « un étudiant sur trois » passerait par un système de préparation privée au concours, cursus qui (le calcul a été effectué sur une trentaine de villes différentes), représenterait un coût d’environ 1842 euros par étudiant.

Si l’on prend l’ensemble des frais matériel en compte ainsi que les frais d’entrée en IFSI, le coût de la rentrée pour les ESI atteint 7,22% de plus que pour l’ensemble des étudiants ,résume Clément Gautier.

Depuis de nombreuses années, les étudiants en soins infirmiers souffrent de discrimination par rapport à leurs collègues de l’enseignement supérieur

Quelles mesures pour améliorer les choses ?

La Fnesi, attentive à réduire les frais de rentrée des étudiants infirmiers, planche sur plusieurs pistes. Certains IFSI, en lien avec des centres hospitaliers, mettent par exemple en place des innovations intéressantes. L’IFSI de Gap, en lien avec son CH, prête ainsi des tenues professionnelles aux étudiants en soins infirmiers pour leur permettre de ne pas avoir de frais supplémentaires à débourser. (84 euros en moyenne).

La Fnesi demande également l’intégration universitaire pleine et entière de la formation, pour que les étudiants puissent bénéficier des services proposés par les Université, et notamment de l’accès au sport ou à la santé. Autre piste d’amélioration : la mise en place d’un guichet unique afin de faciliter les démarches des étudiants. Cela permettrait aux étudiants infirmiers, kiné, ergo, etc d’avoir accès à l’ensemble des aides sociales, et notamment aux aides spécifiques annuelles, des aides qui sont proposées aux étudiants qui ne rentrent pas dans les critères d’éligibilité au niveau des bourses du CROUS, notamment pour les étudiants qui ont plus de 28 ans. On le sait, on a énormément de reconversions professionnelles dans notre formation donc ce guichet unique permettrait à ces étudiants de bénéficier de nouvelles aides sociales, souligne Clément Gautier. Enfin, la Fnesi milite pour la fin de l’accès à la formation par le système actuel de concours, qu’elle juge « très inégalitaire » (il faut débourser en moyenne 105 euros par concours) et qui met en place « un système de sélection sociale ».

Dans le viseur de la Fage ? Les mutuelles étudiantes, accusées par le syndicat de mettre en danger la santé des étudiants.

Les mutuelles -et la Fage le dénonce depuis cinq ans maintenant- sont extrêmement défaillantes, notamment les mutuelles régionales, en termes de délais de remboursement des frais de santé qui peuvent prendre plusieurs mois, en termes de délais de délivrance de cartes vitales qui mettent parfois plusieurs années, et puis en termes de services avec, souvent, des appels qui restent sans réponse, a ainsi déclaré Jimmy Losfeld. Le service n'est pas à la hauteur des enjeux, puisqu'il s'agit quand même de la santé des étudiants. Le chiffre qui continue sans cesse de nous indigner, c'est celui de 33 % des étudiants, soit près d'un étudiant sur trois, renoncent à des soins, notamment, faute de ressources, que l'on impute clairement aux défaillances des mutuelles étudiantes. Devant ces accusations, les mutuelles étudiantes n’ont pas tardé à réagir, évoquant les Fake news du syndicat la Fage, contestant les chiffres avancés.

Susie BOURQUINJournaliste Infirmiers.com susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin


Source : infirmiers.com