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ESI

Frais de rentrée en IFSI : un "coût" dur pour les étudiants

Publié le 31/08/2018
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Un étudiant en soins infirmiers dépenserait en moyenne 5215,34 € lors de son entrée en formation en 2018. C’est ce que révèle l’indicateur du coût de la rentrée 2018 présenté par la Fnesi en partenariat avec la Fage. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la facture est encore salée cette année pour les nouveaux ESI, elle serait d’ailleurs plus élevée que pour les autres étudiants de l’enseignement supérieur.

Alors que, la FAGE note une diminution globale des coûts de 6,79% par rapport à 2017, ceux des étudiants en soins infirmiers augmentent passant 4 948,94 € par étudiant en 2017 à 5 215,34 € cette année.

Pour la 16ème année consécutive, la Fage réalise une étude sur le coût de la rentrée afin d’établir les dépenses moyennes engagées par les étudiants au moment de l’entrée dans l’enseignement supérieur. En partenariat avec elle, La Fnesi (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers) a rendu publique son estimation des frais de rentrée 2018 pour les ESI. Or, malgré quelques améliorations, les coûts demeurent particulièrement importants cette année. En effet, alors que, la FAGE note une diminution globale des coûts de 6,79% par rapport à 2017, ceux des étudiants en soins infirmiers augmentent passant 4 948,94 € par étudiant en 2017 à 5 215,34 € cette année. Même en omettant les achats de livres pédagogiques, qui n’avaient pas été pris en compte l’an passé, cette hausse reste conséquente (+4%).

Prépa et concours : un investissement conséquent encore pour cette année

Une grande partie de l’accès à la formation est impacté par les frais engagés pour l’inscription aux concours mais aussi pour les classes préparatoires qui y sont associées. D’après les calculs de l’association, les étudiants ont pu dépenser en moyenne jusqu’à 541,85€ uniquement pour prétendre entrer en IFSI car, afin de multiplier leurs chances, les candidats s’inscrivent souvent à plusieurs concours (entre 3 et 5). Les frais de déplacements et de logement n’étant pas pris en compte dans l’analyse, la facture peut rapidement encore s’allonger.

A ces dépenses peuvent s’ajouter celles liées au suivi de classes préparatoires à laquelle près d’un candidat sur trois a recours selon la DREES. Or, cela coûte en moyenne 1 987 € ! Bien sûr, avec la fin du concours et l’inscription sur Parcoursup à partir de 2019 , la Fnesi espèrent faire respecter un accès démocratisé à l’Enseignement supérieur, le système de concours engendrant jusque-là une sélection sociale au vu de tous les frais à avancer.

Toutefois, l’association souligne également la désinformation menée par certains organismes de préparation qui malgré la réforme en cours ont affirmé la plus-value de leur parcours préparatoire. Ayant pris connaissance, que malheureusement, avant l’annonce de la fin du concours, beaucoup de candidats s’étaient déjà inscrits dans ces classes, la Fnesi souligne agir auprès du gouvernement pour que ces étudiants ne soient pas oubliés lors de la session Parcoursup’ en janvier prochain.

L’accès à la formation dans un IFSI privé peut coûter jusqu’à 6767,64 euros

Frais complémentaires en hausse, matériel pédagogique coûteux

En parallèle, de nombreux instituts de formation demandent aux étudiants des frais complémentaires pouvant aller jusqu’à des milliers d’euros au moment de leur inscription, en particulier les IFSI privés. Néanmoins, les instituts publics demandent également des frais annexes non négligeables qui sont justifiés par l’accès au Wifi ou le financement des polycopiés, et cette année, ces frais s’élèvent à 38,35 €, ce qui représente déjà une majoration de plus de 20% des frais d’inscription ! De plus, ces données ont été obtenu avant l’annonce de la suppression du concours, et depuis, des ESI témoignent d’une augmentation de ces frais afin de compenser le manque à venir. Une situation inadmissible pour la Fnesi. Nous n’acceptons pas que les IFSI publics imposent des frais de scolarité plus importants que ceux de l’enseignement supérieur. Tous frais nécessaires à l’enseignement et à la formation des étudiants doit pouvoir être pris en charge par les Régions qui sont garantes des formations sanitaires et sociales depuis la loi de décentralisation de 2004 comme l’énonce l’article L.43835.

Autre coup dur dans le budget des étudiants : le matériel pédagogique et notamment les tenues professionnelles qu’ils doivent se procurer. Si ces frais ont très légèrement diminué en 2018 (-1,97%), ils restent de 140,25 € en moyenne. C’est pourquoi la Fnesi réclame la prise en charge par les établissements des dépenses associées à ce matériel. Elle demande aussi, à ce que les instituts soient garants de l’entretien des tenues.

Quelques évolutions permettent aux étudiants d’économiser 141 €.

Logement en hausse, frais d’inscription en baisse

D’autre part, les ESI sont soumis aux mêmes problématiques que n’importe quel étudiant. La hausse des frais de logements se poursuit en 2018(+0,45% en région et +0,97% en Île-de-France) ainsi que l’augmentation significative des frais inhérents à la complémentaire santé (+6,50% en région et +3,77% en Île-de-France) impactent leurs dépenses courantes.

Point positif, avec la mise en place de la CVEC (Contribution de vie étudiante et de campus) dont le montant est fixé à 90 €, les étudiants en soins infirmiers bénéficient également de la suppression des régimes de sécurité sociale étudiante qui atteignaient 217 €. De même, les frais d’inscription ont baissé cette année passant de 184 € à 170€ suite à l’annonce de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal. Pourtant, certains IFSI n’étaient pas informés de cette réduction. Les ESI qui ont dû s’acquitter de l’ancien tarif, devraient se voir rembourser les 14 € de différence nous restons vigilants à ce que cela soit respecté sur l’ensemble du territoire, précise la Fnesi. Ainsi avec l’apparition de la CVEC et la baisse des frais d’inscription, les étudiants pourront économiser 141 € sur ce type de dépenses en 2018.

Les revendications de la Fnesi

Si les calculs des coûts de rentrée de la Fnesi comme de la Fage reposent sur un profil type d’un étudiant non boursier entrant pour la première fois en licence, sans double inscription et ne vivant plus au domicile familial, l’association souligne cependant la pluralité des profils des ESI . Ainsi, constatant des retards considérables dans les versements des bourses régionales, ce qui précarise les ESI dès la rentrée, l’association enjoint les Régions à transférer la gestion de bourses des formations sanitaires et sociales aux CROUS.

Enfin, l’association émet d’autres revendications afin d’améliorer les conditions de vie des étudiants. Par exemple, elle propose d’investir davantage dans les sites délocalisés afin que les ESI puissent avoir accès aux mêmes aides et conditions de vie que les autres étudiants. La Fnesi pointe également le problème des frais kilométriques avancés par les ESI lors des stages et réclame à ce que les indemnités de stage soient versées en amont. Elle demande aussi à ce que des menus étudiants soient mis à disposition dans les cafétérias de services hospitaliers au même prix que les restaurants universitaires (c’est-à-dire 3,25€).

Espérons que l’an prochain, première année où l’admission en IFSI se fera sur dossier, le porte-monnaie des étudiants sera nettement plus épargné car ils n’auront pas à débourser de frais liés au concours ou à la classe préparatoire.

Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com  @roxane0706


Source : infirmiers.com