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JUSTICE

Des étudiants infirmiers recalés en médecine exercent un recours en justice

Publié le 23/08/2024

Ces 23 étudiants, inscrits en licence infirmières, espéraient intégrer une deuxième année de médecine, dans le cadre d'une LAS, l'une des deux voies d'entrée possible pour ces études. Ils ont toutefois été recalés en raison d'une harmonisation des notes appliquées à tous les étudiants provenant de différentes filières.

tribunal, salle d'audience, banc, porte

Crédit photo : S.Toubon

Inscrits en Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) à l’université d’Aix-Marseille, une vingtaine d’étudiants ont perdu « jusqu’à six points de moyenne » après une « harmonisation » des notes avec les étudiants des autres filières. C’est ce qu’a dénoncé leur avocat jeudi 22 août, Maitre Marc Bellanger, devant le tribunal administratif de Marseille. « On ne prend pas les meilleurs au concours, mais les meilleurs de chaque LAS », a-t-il regretté auprès de l’AFP.

Le fonds de l’affaire est en effet un peu technique. La réforme des études en santé, entérinée en 2020 et qui avait pour but de diversifier les profils intégrant médecine, a entraîné la création des deux nouvelles voies d’entrée à ces études : le dispositif Parcours Accès Santé Spécifique (PASS), qui suppose de suivre après le bac une année d’étude avec une majeure en santé et une mineure dans une autre filière et qui permet d’accéder, notamment, à la filière médecine (mais aussi en maïeutique, odontologie et pharmacie) ; et la Licence Accès Santé (LAS), qui s’articule à l’inverse autour d’une mineure en santé, l’étudiant pouvant suivre par ailleurs une majeure en droit, en lettres, en géographie…, et qui l’autorise ensuite à postuler en médecine. Les étudiants paramédicaux, dont les infirmiers, peuvent également prétendre à un parcours en LAS, dans le cadre d’une expérimentation en cours dans plusieurs universités.

Une "harmonisation" qui pénalise les étudiants infirmiers

Ainsi, en 2023-2024, les étudiants en LAS à l’université d’Aix-Marseille provenaient de 57 licences différentes. À l’issue du premier semestre, ils devaient décider de présenter le concours pour intégrer la deuxième année de médecine, sachant qu’ils n’ont droit qu’à deux tentatives. Or, par souci d’équité, « une méthode d’harmonisation est appliquée à tout le monde » afin de classer les étudiants, expliquent les avocates de l’université. Réalisée en fonction du rang de l’étudiant dans sa promotion a pour « but de prendre les meilleurs, toutes disciplines confondues ».

Et c’est là que le bât blesse. Un étudiant qui dispose d’une moyenne solide, même au-dessus d’une note de 13,5, peut voir ses chances de rejoindre la promotion en médecine réduite à néant en raison de son classement dans sa promotion. « J'avais 16,23 de moyenne au premier semestre, donc je me suis dit que j'allais tenter les concours », témoigne Yoni Schemba, un des étudiants requérants auprès de l’AFP. Mais après harmonisation, sa note a été rabaissée à 12. La licence en soins infirmiers « est la formation la plus proche des études de médecine, et pourtant elle se retrouve la plus pénalisée », a estimé Marc Bellanger. Et ce d’autant plus qu’elle requiert que l’étudiant effectue des stages en établissement, réduisant ainsi de fait le temps disponible pour réviser. La question de la charge de travail de ces étudiants en soins infirmiers dans le cadre d’une LAS fait d’ailleurs partie des freins identifiés à une mise en œuvre efficiente de ce type de parcours, avaient remonté certains acteurs au cours d’un bilan des premières expérimentations relatives à la réforme de la formation de juillet 2019.

Sur les 46 des 70 étudiants en IFSI inscrits au concours, huit ont été admis en deuxième année de médecine, huit autres ont pu se présenter aux oraux. Certains étudiants ont estimé que leur classement aurait été meilleur s’ils avaient intégré des licences plus éloignées de la filière médecine. Le tribunal administratif de Marseille rendra sa décision le 28 août.

La Rédaction d'Infirmiers.com avec l'AFP

Source : infirmiers.com