Près de la moitié de la population française (47,3%) était en surpoids, et 17% souffraient d’obésité en 2020. C’est ce que révèle l’enquête Obepi-Roche, menée par la Ligue contre l’Obésité et publiée dans le Journal of Clinical Medicine. Ces résultats s’inscrivent dans la continuité des précédentes enquêtes menées en 1997 et 2012.
Quatre fois plus de jeunes obèses qu'il y a 20 ans
« Si on regarde dans la continuité, on s'aperçoit que l'obésité augmente de façon régulière et linéaire », a commenté Annick Fontbonne, médecin épidémiologiste de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et co-coordinatrice de l’étude. Cette hausse frappe notamment les jeunes adultes, de 18 à 24 ans, relèvent les chercheurs. S’ils ne représentent que 9,2% des personnes touchées, leur part a néanmoins quadruplé depuis une vingtaine d’années. Chez les 25-34 ans, elle a été multipliée par trois, passant de 5,5% en 1997 à 13,8% en 2020. Les 65 ans et plus demeurent toutefois les plus touchés, avec une part estimée à près de 20%. Et si les hommes sont davantage concernés par le surpoids que les femmes (36,9% contre 23,9%), c’est l’inverse qui se produit pour l’obésité, les unes représentant 17,4%, contre 16,7% pour les autres. À noter également qu’elle se répartit différemment selon les régions : les Hauts de France (22,1%), le Grand Est (20,2%) et la Normandie (19,8%) sont ainsi les trois régions les plus concernées.
Cette répartition correspond notamment à des réalités socio-économiques, les régions les plus pauvres tendant à être les plus affectées. « Les gens ne sont pas addicts à la mauvaise bouffe mais ils sont incités à en acheter parce que c'est moins cher », a ainsi expliqué Annick Fontbonne. « Les aliments de bonne qualité, les aliments que l'on dit sains, sont généralement plus chers. » Estimant ces chiffres inquiétants, elle a rappelé la nécessité de mettre en place des mesures de prévention et d’accompagnement des personnes touchées par cette pathologie.