L’été 2022 avait suscité de fortes inquiétudes, poussant à la mise en place de la mission « Flash » et de ses mesures censées soulager les tensions dans les urgences. Malgré la pérennisation de certaines d’entre elles, la situation semble s’être aggravée pour cette période estivale 2023, selon Marc Noizet, le président de Samu-Urgences de France. En cause : l’ensemble du territoire est soumis aux tensions de personnels.
Le territoire touché dans son ensemble
« La situation est plus grave que l’été dernier parce qu’elle touche dorénavant tous les départements de France, des gros services et des petits services. L’été dernier, on avait des zones rouges », a-t-il ainsi expliqué mardi 15 août sur Europe 1. Des zones très touristiques sont aujourd’hui « en très, très grande précarité », a-t-il poursuivi. Il cite en exemple les villes des Sables-d’Olonne, en Vendée, ou d’Arcachon, en Gironde, où les hôpitaux ont été contraints d’installer sur leur parking des structures « où les médecins font de la petite traumatologie pour alléger les urgences. » « Plus pernicieux », selon lui, « on ferme des Smur », soit la partie de l’hôpital « qui se déplace sur la voie publique ou à votre domicile quand il y a un incident grave », durant une nuit, voire pour un week-end. Des services qui touchent pourtant à l’urgence vitale.
Une problématique à propos de laquelle Gilles Jourdain, le chef du Smur des Hauts-de-Seine, a également « lancé l’alerte » dans Le Parisien. « Les tensions en personnels soignants sont si fortes que la situation dégradée de l’hiver perdure et se refait sentir dès l’été. Les autorités semblent incapables d’apporter une solution », a-t-il témoigné. « Tous les renforts qu’on a pu mobiliser l’ont été », a souligné Marc Noizet. « La régulation de la rémunération des intérimaires a fait beaucoup de mal, même si c’était un mal nécessaire ».
Aurélien Rousseau au chevet des ARM
Quant aux assistants de régulation médicale (ARM), qui répondent aux appels passés au Samu, ils sont en grève illimitée depuis le 3 juillet dernier dans une majorité des "Centres 15" départementaux. « Ils sont mal rémunérés, ont des problématiques d’avancement dans leur carrière et d’adéquation de leur nombre au flux », a rappelé Marc Noizet. En visite au Samu de Toulouse, Aurélien Rousseau, le nouveau ministre de la Santé, a déclaré qu’une partie des revendications des ARM étaient « légitimes » et qu’il comptait « y travailler dans les toutes prochaines semaines ».
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