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Une bactérie résistante aurait provoqué une centaine de décés dans un hôpital Québécois

Publié le 10/08/2004

Dans un article à paraître à la fin du mois dans le "Journal de l'association médicale canadienne", le Dr Jacques Pepin, épidémiologiste au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, au Québec, estime que le nombre de décès dus à Clostridium difficile pourrait atteindre un millier à travers la province de Québec d'ici la fin de l'année.

Cette bactérie, naturellement présente dans l'intestin, est devenue au cours des deux dernières années un pathogène ultra résistant aux antibiotiques, générant des diarrhées mortelles chez les personnes âgées ou celles sous antibiothérapie.

Il s'agit de la même bactérie que celle qui affecte certains hôpitaux de Montréal et de Calgary. Au cours des 6 premiers mois de l'année, 46 patients sont décédés en moins d'un mois après une diarrhée associée à C. difficile, contre 53 en 2003.

"Si ça continue à cette allure, les taux d'incidence de 2004 seront deux fois plus élevés que ceux de 2003", s'inquiète le Dr Pepin, ajoutant que "les risques de diffusion sont très grands".

Il a donc appelé les autorités sanitaires à reconnaître l'urgence sanitaire et à débloquer des crédits pour la recherche, l'équipement et les rénovations de l'hôpital afin de prévenir une propagation de la bactérie.

Mais le ministre de la Santé, Philippe Couillard, conteste fermement les chiffres avancés par le chercheur, et estime en outre que la responsabilité de la bactérie dans les 100 décès survenus dans l'hôpital de Sherbrooke n'a pas été prouvée.

"C'est le genre de déclaration vis-à-vis de laquelle je resterais extrêmement prudent", a-t-il déclaré, faisant remarquer que "des individus infectés par la bactérie sont morts, mais cela ne signifie pas qu'ils sont morts à cause de la bactérie".

Le ministre de la Santé se défend de ne pas prendre le problème au sérieux, assurant au contraire être "inquiet", mais il estime qu'il "n'y a pas lieu, à l'heure actuelle, de remettre à plus tard des traitements ou des hospitalisations".

Pour l'équipe du Dr Pepin, le manque de moyens alloués aux hôpitaux depuis 10 ans a entraîné une baisse de la qualité des soins offerts aux patients. "La compétition pour avoir un lit est plus féroce et seuls les patients les plus gravement malades et les plus âgés sont hospitalisés".

Selon l'épidémiologiste, la bactérie se propage rapidement en raison du manque de lits, ce qui oblige les patients à partager les salles de bains et les toilettes. Il n'est pas rare de voir des malades alités dans des brancards dans les couloirs dans les hôpitaux québécois, assure-t-il./ar

(Journal de l'association médicale canadienne, édition en ligne accélérée)


Source : infirmiers.com