En décembre 2022, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) présentait son plan d’action en 30 leviers pour améliorer les conditions de travail de ses personnels, notamment infirmiers, et renforcer ainsi son attractivité et la fidélisation des professionnels. Elle y faisait part de sa volonté de recruter 2 700 infirmiers par an, soit la profession qui concentre ces dernières années « les plus fortes tensions au sein de l’AP-HP ». Entre 2019 et 2022, l’institution avait en effet enregistré une baisse des effectifs de 11%. Or, « la plupart des lits fermés de l’AP-HP le sont à cause d’un manque d’infirmiers », d’où la nécessité de restaurer les effectifs pour assurer le « rétablissement » de ses établissements. Neuf mois plus tard, l’heure est à un premier bilan.
20% d'augmentation des recrutements attendus pour 2023
Côté ressources humaines, les premiers effets du plan s’avèrent plutôt positifs. « Les objectifs ambitieux de recrutement de jeunes professionnels infirmiers ont été atteints et nous laissent espérer une augmentation de 20 % des recrutements de 2023 par rapport à ceux de 2022 », observe l’AP-HP. Le nombre de départs d’infirmiers a, parallèlement, diminué de 11% sur les huit premiers mois de 2023 par rapport à 2022. « Si les bonnes tendances se confirment, le nombre total d’entrées en 2023 sera supérieur d’au moins 400 recrutements par rapport à 2022 », ajoute-t-elle. À noter également : le recrutement de 1 200 jeunes infirmiers via les contrats d’allocation d’études (CAE). La conséquence directe de ces recrutements, c’est l’annonce, faite mercredi 20 septembre par Nicolas Revel, le directeur général de l’AP-HP, de la réouverture dès cet automne de 400 lits, répartis dans les différents établissements et services de l’institution. Elle liste ainsi : 29 lits de médecine interne et 12 lits en neurologie à l’Hôpital Bicêtre, 15 lits de médecine physique et de réadaptation à Rothschild, ou encore 11 lits en néonatologie à Louis Mourier.
Pour autant, prévient l’AP-HP, des secteurs restent en grande difficulté : infirmiers en pédiatrie, gériatrie et psychiatrie, et infirmiers de bloc opératoire (IBODE), notamment, qui supposent des mesures plus spécifiques.
Un bilan d'actions concrètes
Pour chacun des 30 leviers identifiés dans son plan, l’AP-HP a déjà mis en place un certain nombre d’actions concrètes. Afin de mieux accueillir et intégrer les nouveaux professionnels, elle propose une prime de 172 euros nets par mois pour les professionnels engagés dans le tutorat et compte sur la « réactivation des journées d’accueil des nouveaux arrivants ». Côté planning, 72 projets de schémas horaires atypiques portés par des services fonctionnant 24h/24 ont été retenus, dont 48 visant « le déploiement d’une semaine de 4 jours. » Un référentiel d’organisation du bloc opératoire a été élaboré au premier trimestre 2023 afin d’améliorer le fonctionnement en bloc avec, comme résultat, un taux d’ouverture des blocs de 72% à la fin juin 2023, contre 69,5% à la même période en 2022. « Si l’amélioration constatée devrait nous permettre de stabiliser l’effectif infirmier en 2023, l’objectif est de retrouver une croissance nette des effectifs à compter de 2024 », veut croire l’institution.
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?
RISQUES PROFESSIONNELS
Accidents avec exposition au sang : s'informer, prévenir, réagir