Briser « un sujet tabou ». C’est l’un des messages que porte le plan pour accompagner les fonctionnaires souffrant de maladies chroniques, annoncé par Stanislas Guerini, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques. « Le cancer et les maladies chroniques de façon plus large sont aujourd’hui un sujet tabou », a-t-il en effet déclaré lors d’une visite à l’hôpital Cochin (Paris); seule la moitié des actifs atteints de cancer osent ainsi en parler à leur employeur. Et la fonction publique y est « exposée de la même façon ».
Un plan décliné en 3 axes
Englobant les 5,7 millions d’agents de la fonction publique, ce plan se construit autour de 3 axes. Le premier concerne l’accompagnement des agents pour les aider à bénéficier plus largement des dispositifs qui existent déjà mais qui demeurent méconnus et « dont ne s'emparent pas assez encore les agents concernés », tels que les aménagements horaires ou l’aide à la reconversion professionnelle. Un espace dédié à la fonction publique sera ainsi disponible sur le site internet de la Ligue contre le cancer, et un guide est attendu pour cet été. Une campagne de communication est également prévue. Le deuxième entend rendre plus accessible le congé de proches aidants et à mieux faire connaître le don de jours de congés, qui reste « encore très confidentiel ». Le troisième axe, enfin, sur le renforcement de la prévention des maladies chroniques avec la mise en place de plusieurs types d'action : dépistages préventifs sur le diabète, prévention des pathologies cardiovasculaires ou bucco-dentaires, et de la santé mentale...
Un enjeu de santé publique
« C’est un combat culturel que nous devons mener » afin que les malades « puissent en parler », a commenté le ministre, déplorant que des agents publics fassent parfois « leur chimiothérapie pendant le temps de la pause déjeuner […] pour ne pas en parler à leur employeur. » A l'occasion du lancement de ce plan d'accompagnement, il a également signé la charte "Working with cancer" lancée par Publicis Groupe visant à éliminer la stigmatisation du cancer sur le lieu de travail, aux côtés de son initiateur Arthur Sadoun, président du directoire du groupe, qui a souffert de cette maladie. Elle entend notamment « en finir avec la stigmatisation et le sentiment d'insécurité que vivent les malades du cancer dans l'entreprise.» On estime aujourd'hui à 3 millions le nombre de Français vivant avec un cancer ou qui ont en guéri, et à 1 000 par jour le nombre de personnes qui apprennent en être atteintes, dont 400 avec un emploi.
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