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PSYCHIATRIE

Un an d’action de la commission nationale de la psychiatrie : quel bilan ?

Publié le 14/02/2022
Un an d’action de la commission nationale de la psychiatrie

Un an d’action de la commission nationale de la psychiatrie

Place de la psychiatrie dans la crise sanitaire, financement de départs en formation de futurs infirmiers en pratique avancée en santé mentale et psychiatrie, attractivité de la discipline, depuis son installation en janvier 2021, la commission nationale de la psychiatrie (CNP) a engagé avec l’ensemble des acteurs du secteur les travaux nécessaires pour traiter les sujets les plus urgents. On fait le point.

Tout au long de l’année 2021, les questionnements ont porté sur la gestion de la crise sanitaire ou encore sur la préparation des assises de la santé mentale et de la psychiatrie, qui se sont tenues en septembre dernier.

En janvier 2021, Olivier Véran installait la commission nationale de la psychiatrie (CNP), co-présidée par le Pr Michel Lejoyeux, psychiatre et addictologue et par Katia Julienne, directrice générale de l’offre de soins. Objectif, depuis un peu plus d’un an : rassembler au sein d’une même instance les principaux acteurs du soin psychiatrique de l’adulte, de l’adolescent et de l’enfant, mais aussi les représentants des patients et de leurs familles. Depuis, la CNP s’est structurée autour de 13 sous-commissions thématiques et d’un groupe opérationnel de la psychiatrie (GOP), piloté par le Dr Radoine Haoui dont la mission est d’accompagner les établissements de santé et leurs équipes dans les difficultés qu’ils peuvent rencontrer ainsi que dans la mise en œuvre opérationnelle des réformes majeures en cours.

Faire entendre la voix de la psychiatrie

Nos malades font peur et notre manière de soigner n’est pas connue, a résumé le professeur Michel Lejoyeux en guise d’introduction. Dans ce contexte et alors que la discipline traverse une crise profonde depuis plusieurs années, l’idée de la Commission nationale de la psychiatrie est donc d’abord de rappeler que nos malades sont bien souvent plutôt des victimes mais également d’expliquer notre travail auprès d’eux, a souligné le psychiatre. C’est tout l’intérêt de ce regroupement de l’ensemble des intervenants (médecins, infirmiers, psychologue mais également patients et familles…) qui va permettre, dans la situation de crise épouvantable que traverse la discipline de faire entendre sur les sujets majeurs, une voix raisonnable, consensuelle et intelligible de la psychiatrie.

L’attractivité, un problème urgent

Parmi les mesures travaillées par les membres de la CNP particulièrement attendues se trouvait le financement de départs en formation de futurs infirmiers en pratique avancée en santé mentale et psychiatrie, facteur d’attractivité pour les soignants. Car l’attractivité est l’un des enjeux majeurs du secteurTout ce qu’on fait d’innovant joue sur l’attractivité. Si le professionnel a accès à de nouvelles actions, on sait qu’on va être mobilisateurs. Il ne faut donc pas non plus hésiter à aller vers des hyperspécialisations. Un des challenges pour nous, c’est qu’on soit choisi à l’internat, a résumé Michel Lejoyeux. Bien sûr il y a l’encadrement, la vie au travail, la reconnaissance, l’accès à des formations et la rémunération : c’est donc vraiment un panel de mesures qui doit être proposé aujourd’hui, a complété le Dr Radoine Haoui. On doit aussi travailler sur l’image de la psychiatrie, très souvent attaquée sous l’angle du fait divers, afin que la discipline soit plus attractive.

Le financement de départs en formation de futurs infirmiers en pratique avancée en santé mentale et psychiatrie était particulièrement attendue car facteur d’attractivité pour les soignants.

Pendant la crise sanitaire : focus particulier sur la vaccination

Les personnes atteintes de troubles psychiatriques sont, ont rappelé les intervenants, plus vulnérables face à la pandémie, notamment à cause des maladies associées, diabète, obésité… Les équipes ont donc suivi de près ces patients très exposés, notamment en leur permettant l’accès à la vaccination. Il s’agit d’une population très hétérogène, a noté le Dr Radoine Haoui et il nous a fallu redoubler d’efforts et de vigilance.

Pour résumer, tout l’objectif est d’arriver à prendre en compte la réalité de la difficulté de nos services aujourd’hui (et donc une souffrance importante des équipes), mais aussi de donner, en termes de recherches, d’innovation, des objectifs de moyens termes, a conclu le Pr Michel Lejoyeux. En cela, la commission nationale de psychiatrie permet de faire converger toutes les synergies de la psychiatrie, à la fois parce que c’est une discipline humaine, très technique et aussi plurielle dans ses approches. On a donc besoin de cette approche notamment pour communiquer sur notre belle discipline, pour la faire connaître, a ajouté le Dr Radoine Haoui. Les défis sont encore nombreux pour mieux repérer, mieux accompagner et de manière plus précoce les troubles psychiques, tout en rendant la psychiatrie plus accessible dans l’ensemble des territoires.

Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin


Source : infirmiers.com