Les points Covid-19 assurés par le gouvernement rythment depuis des mois le quotidien des Français. Tenu par Jean Castex et Olivier Véran, celui du 7 janvier n'a pas surpris : la situation sanitaire française n'est pas satisfaisante, la circulation du virus toujours active et la pression hospitalière bien réelle. Retour sur les annonces des mesures envisagées et/ou prolongées et sur la stratégie vaccinale.
Les closes de revoyure des 7 janvier et 20 janvier étaient attendues par la France entière pour un retour à davantage de "normalité". Mais le niveau de contamination par le Covid-19 ne faiblit pas, voire progresse. Les 21 703 nouveaux cas détectés en 24h sont loin des objectifs que l'exécutif avait espérés. Très attendu, le Premier Ministre a douché les espoirs des citoyens et des professionnels privés d'activité tout en assurant que la vaccination allait s'accélérer par anticipation sur la stratégie élaborée de longue date.
Aucun assouplissement ne sera accordé (Jean Castex)
Une France toujours clouée
La deuxième vague est toujours là, a introduit le Premier Ministre pour expliquer les mesures que la population craignait. Bars, restaurants, salles de sports, théâtres, cinémas, stations de ski... tout donc restera à l'arrêt au moins jusque mi-février. Compte tenu de la situation sanitaire,
aucun assouplissement ne sera accordé, a fermement annoncé le Chef du gouvernement. La revoyure est à nouveau reportée au 20 janvier, pour disposer de données tangibles et
donner de la visibilité. De même, le couvre-feu sera maintenu tel qu'aujourd'hui pour deux semaines au moins et pourrait être avancé à 18h dès ce dimanche dans dix autres départements de l'Est. Les chiffres aident à mieux comprendre : même si nos voisins européens connaissent une épidémie plus dure et que le retour au confinement s'est imposé en Grande-Bretagne et en Ecosse, 2 500 nouvelles hospitalisations (dont 200 en réanimation) sont enregistrées chaque jour en France. Sans compter les déprogrammations toujours de rigueur ni la tension dans certains territoires comme la Bourgogne et la Guyane.
Nous traquerons ce variant partout (Olivier Véran)
Deux variants qui inquiètent
Deux variants du SARS-CoV 2 ont été détéctés, l'un en Afrique du Sud et l'autre en Grande-Bretagne. Mal connu, le premier touche à l'heure actuelle trois patients en France ; l'autre touche déjà 19 personnes et est à l'origine de deux clusters en Bretagne et en Ile-de-France. Il est surtout 40 à 70 % plus contagieux - y compris chez les enfants - ce qui induit que sa circulation est bien plus élevée, même si la forme de la maladie qu'il induit semble ne pas être nécessairement plus grave. Originellement localisé, il est devenu majoritaire en Grande-Bretagne en l'espace de deux mois seulement. Nous traquerons ce variant partout ; nous prenons la menace très au sérieux et nous mettrons tout en place pour en freiner la circulation
, a assuré Olivier Véran.
D’ici fin janvier, les quantités reçues et qui arriveront au cours du mois nous permettront d’être en capacité de vacciner au moins 1 million de Français contre la #COVID19, soit le même nombre de personnes que nos voisins européens, au prorata de notre population. pic.twitter.com/Qkyzx4qbs6
— Jean Castex (@JeanCASTEX) January 7, 2021
Une vaccination dopée
Un lancement raté
? Jean Castex s'en défend en rappelant que la stratégie française a été fondée sur les recommandations de la HAS
et sur un impératif sanitaire et éthique
: celui des Ehpad et des USLD. Mais seules 45 000 personnes sont vaccinées à l'heure actuelle. Tout le calendrier a été avancé, et la phase 2 intégrée dès janvier. Concrètement, les personnes handicapées et les personnels qui travaillent auprès d'elles pourront être vaccinées, de même que les professionnels de santé de plus de 50 ans et les agents de soins à domicile. A compter du 18 janvier, les personnes de plus de 75 ans ne vivant pas en établissement (environ 5 millions de Français) pourront elles aussi prétendre au vaccin. Comment ? A compter du 14 janvier, soit en prenant rendez-vous par téléphone soit par le biais du site public Sante.fr. Cette ouverture massive s'accompagnera d'une accélération des livraisons de vaccins, de l'ouverture dès janvier de six centres de vaccination par département. Par ailleurs, pour gagner en efficacité
face au Covid-19, à compter du 10 janvier, une personne ayant des symptômes ou étant cas contact pourra s'inscrire sur le site de l'Assurance maladie pour obtenir un arrêt de travail immédiat
indemnisé sans jour de carence, a fait savoir Jean Castex, précisant que l'Assurance maladie procèderait à un suivi systématique avec deux à trois appels téléphoniques sur 7 jours. Chaque personne déclarée positive se verra aussi proposer à compter du 20 janvier une visite à domicile par un infirmier
.
Implication des professionnels
Les préfets de département et les ARS seront les patrons de la vaccination
, a clamé le Premier Ministre. Afin d'organiser et de déployer la vaccination dans chaque département au plus près du terrain, un pilote départemental des opérations logistiques de vaccination sera nommé. Des opérations qui impliqueront un maximum de professionnels de santé dans le cadre des structures existantes : médecins, infirmiers, pharmaciens, (libéraux ou exerçant en établissement) avec mobilisation possible des retraités
, a précisé Jean Castex, en lien permanent avec les élus locaux, les maires en particulier
, (...). Amplifier, accélérer, simplifier
: tel est le nouveau credo, porté par Olivier Véran. L'alternative est donc simple : soit les chiffres à venir permettront plus de souplesse à compter de début/mi-février, soit des mesures nationales supplémentaires devront être envisagées, a prévenu le Premier Ministre.
Anne Perette-Ficaja
Directrice des rédactions paramédicales
anne.perette-ficaja@gpsante.fr
@aperette
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