Celui-ci s’inscrit dans la planification écologique du système de santé (PESS) et répond plus particulièrement à l’un de ses axes, "Transformer et accompagner vers des soins écoresponsables". La démarche, a expliqué Anne Vitoux, la responsable de la mission qualité pertinence au sein de la DGOS, lors d’un point presse, a un objectif : « faire évoluer les usages vers plus de sobriété » tout en maintenant l’exigence des soins.
30 questions pour caractériser et valider les initiatives
Le questionnaire, disponible sur le site de l’ANAP et ouvert jusqu'au 30 avril, qui sera également relayé auprès du réseau de la ville par la CNAM. Il s’adresse à tous les professionnels de santé, à l’hôpital et libéraux, donc, aux établissements sanitaires publics et privés, mais aussi médico-sociaux. Composé d’une trentaine de questions, il doit permettre à tous ceux qui portent une initiative d'écosoins de la faire connaitre et de la valider, a ajouté Émeline Flinois, directrice associée de l’ANAP, d’en partager aussi les leviers et les freins, les moyens mobilisés pour la mettre en œuvre, ou encore de diffuser les bonnes pratiques. « Les initiatives remontées seront évaluées par le groupe de travail » à l’origine du questionnaire et composé de sociétés savantes, de professionnels de santé (médecins, infirmiers, aides-soignants, pharmaciens…), de représentants des usagers, de la Haute autorité de santé et de la CNAM, a-t-elle indiqué.
Le 13 juin aura ensuite lieu une conférence de restitution qui présentera une dizaine de pratiques validées et permettra d’identifier les freins et les ressources. Des experts seront également présents pour répondre aux interrogations que le questionnaire aura contribué à soulever. Par la suite, les sociétés savantes, notamment, auront la charge de diffuser les bonnes pratiques qui auront été validées qui les concernent.
Un soin écoresponsable (ou écosoin), a rappelé Anne Vitoux, est un soin qui, à qualité, sécurité et pertinence égales est moins impactant pour l’environnement. « Il ne s’agit pas de faire des soins de façon différente si on n’assure pas leur qualité, leur sécurité et leur pertinence, bien évidemment. » Il peut aussi bien être réalisé dans les établissements sanitaires que médico-sociaux et en ville.
La démarche consiste ainsi à construire un état des lieux des nombreuses pratiques qui existent déjà sur le terrain, a poursuivi Anne Vitoux. Si la DGOS n’est pas en mesure d’estimer leur nombre, « beaucoup de professionnels viennent vers nous pour nous dire qu’il existe des choses sur le terrain, et que ce serait bien d’avoir un guichet unique » pour les répertorier, a-t-elle précisé. Il faut « capitaliser sur ce qui existe ». C’est via ce recensement qu’il sera possible par la suite de construire une démarche collective pour tendre vers plus d’écosoins, a-t-elle conclu.
Au sein de l’hôpital Paris Saint-Joseph, s’est constituée une Green Team composée de professionnels issus de différents secteurs (néonatologie, bloc opératoire, réanimation …) qui se charge de collecter, diffuser et accompagner les bonnes pratiques en matière d’écosoins. Celles-ci, en effet, « partent du terrain, c’est une écologie ascendante, mais qui manquait de visibilité à l’échelle du groupe hospitalier », relate le Dr Olivia Mazzaschi, chirurgienne ORL et cheffe de service adjointe au sein de l’hôpital. « L’un des écueils identifié, c’était le temps humain alloué à cela », qui faisait défaut.
Depuis la formation de la Green Team, l’établissement a mis en place plusieurs initiatives : un étiquetage des dispositifs médicaux avec leur pour « sensibiliser les gens au gâchis », une optimisation des réserves de médicaments avec des points d’attention sur les dates de péremption et un envoi de certains traitements vers les services qui en ont plus fréquemment besoin pour éviter de les jeter, ou encore la création de trousses chirurgicales qui permet de limiter le recours aux emballages. L’établissement a également mis fin à l’usage du protoxyde d’azote et du desflurane, deux gaz utilisés en anesthésie dans les blocs opératoires et qui ont un fort impact négatif sur l’environnement. Enfin d’autres projets écoresponsables sont en cours. La structure entend ainsi repasser aux lames de laryngoscopes stérilisables, et donc réutilisables. Ces travaux, menés toujours en collaboration avec le service d’hygiène, ont un autre point fort : ils permettent de renforcer la cohésion entre les équipes, a souligné Olivia Mazzaschi.
Accéder au questionnaire "Soins écoresponsables : Ensemble, à nous d'agir"
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