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Réactions mitigées à l'annonce d'un classement des hôpitaux

Publié le 28/05/2004

Ces réactions font suite à l'annonce faite mardi, lors de l'inauguration du Salon, par l'actuel ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, d'un "premier classement des hôpitaux et des cliniques" pour 2005. Evoquant un "devoir de transparence", le ministre a indiqué qu'il disposerait avant fin 2004, "après avoir travaillé avec les fédérations, d'une panoplie d'indicateurs de performance".

Ces indicateurs sont actuellement testés dans 35 établissements de différentes catégories, a précisé par la suite le Directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) Edouard Couty, dans le cadre du projet de Coordination pour la mesure de la performance et l'amélioration de la qualité hospitalière (Compaqh). Ce programme a été initié par la DHOS et l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes), avec le soutien de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), des fédérations hospitalières et de la Mutualité.

C'est au cours d'une table ronde organisée mercredi matin autour du thème "les élus, la santé et l'hôpital ", que Claude Evin est revenu sur l'annonce de ce classement des hôpitaux, en estimant qu'un tel procédé serait "dangereux, contraire au service public".

Au vu du grand risque de confusion associé à ce type de classement, l'ancien ministre de la Santé a estimé qu'il fallait se montrer "réservé, sinon opposé" à une telle mesure. "Qu'on engage cette démarche par nos pouvoirs publics, j'y serai opposé", a conclu le président de la FHF sous les applaudissements de la salle.

Francis Fellinger, président de la Conférence des Présidents de Commission médicale d'établissement (CME) des centres hospitaliers, est intervenu au cours du débat pour qualifier l'annonce de Philippe Douste-Blazy de "surréaliste, même s'il faut des classements de qualité".

Cette tentative de transparence s'avère nécessaire et doit être poursuivie, a considéré pour sa part Bernard Kouchner, ancien ministre délégué à la Santé, devant une assistance plutôt hostile au principe de classement. "Ne cachons rien. Dans tous les pays, il y a une interprétation des chiffres". Nuançant ses propos un peu plus tard, il a cependant ajouté que cela "ne veut pas dire que ce classement avec l'hôpital n°1, n° 2... doit être donné par le ministre".

Michèle Barzach a quant à elle soutenu une "évaluation rendue publique avec des critères définis et construits". La transparence de l'évaluation s'impose car "l'accès aux soins pour tous et des soins de qualité sont à la base de la politique de santé", a déclaré l'ancienne ministre de la Santé.

"Ce classement est déjà fait par des journaux avec des critères discutables, mais cela se fait avec un succès croissant, et nous devons en tenir compte" a renchéri Bruno Durieux, ex-ministre délégué à la Santé. "Les hôpitaux ne peuvent être en retrait de ce qui se passe dans la société"./ml/mr


Source : infirmiers.com