La période est rude pour les soignants. Et alors que nous désirons valoriser notre profession, accéder à un nouveau cadre de formation, développer de nouveaux axes de recherche, le travail en milieu hospitalier se dégrade… Il nous faut « prendre position »...
L’hôpital ne permet plus aux soignants de s’épanouir. Surmenage, stress, épuisement professionnel, problèmes physiques divers... : les conséquences d’un travail qui a évolué rapidement dans le sens contraire des valeurs infirmières. Comment prendre le temps alors que le travail s’alourdit ? Comment construire une relation d’aide et pratiquer l’écoute active avec quelque douze malades de chirurgie (minimum), le téléphone dans la poche, les dossiers à remplir, les sonnettes, la commande de pharmacie à faire, les pleins des armoires, les bons de radios, de labos, d’ambulances, la visite des médecins , le secrétariat? ça semble beaucoup ? Non ! C’est le travail quotidien. Mais comment finir à l’heure dans ces conditions ?
Or les hôpitaux sont devenus infréquentables sous peine de sérieux dégâts physiques et psychiques
Et bien la direction des soins vous dira que si vous finissez en retard c’est que vous n’êtes pas organisés
… Une infirmière moderne doit être polyvalente. Un bon petit soldat qui accepte de faire le travail de trois personnes et de changer de service au milieu de la journée si nécessaire sans broncher !
Les démissions s’accumulent donc sur les bureaux de la direction des soins, la sonnette d’alarme est tirée, mais les autruches restent bien cachées. Quelles solutions pour les soignants ? Partir ou rester et s’épuiser ? Se reconvertir ? Se spécialiser ? A chacun sa solution. Je tenais cependant à exprimer mon inquiétude de voir les hôpitaux se tirer une balle dans le pied. Dans un milieu qui a besoin d’évoluer et de revoir son fonctionnement, le changement est inévitable mais il devrait nous permettre de mieux soigner. Or les hôpitaux sont devenus infréquentables sous peine de sérieux dégâts physiques et psychiques. Où sont nos compétences relationnelles si longuement évaluées lors de nos études ? Où sont les grandes théories de la relation soignant-soigné lorsqu’on nous demande de faire de la gestion de lit en fonction des statuts sociaux et non des critères médicaux ? Des priorités imposées à l’infirmière qui doit se plier aux choix hiérarchiques pris loin du terrain et de la réalité humaine. Période de crise, transition difficile, il va falloir se réinventer dans notre métier pour pouvoir continuer à exercer et à maintenir la qualité du travail infirmier. Mais aussi prendre position et s’imposer face à des décisions ingérables en pratique.
Betty NOU Infirmière Rédactrice Infirmiers.com
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