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"On prend en charge une personne qui est en danger et c'est elle qui nous met en danger"

Publié le 26/02/2020
Urgences Creil hôpital

Urgences Creil hôpital

Les violences à l'encontre des professionnels de santé sont récurrentes. Une fois encore, dans la nuit du vendredi 21 février au samedi 22 février, trois infirmières et un médecin ont été violemment agressés par une patiente hospitalisée dans les urgences de l’hôpital de Creil, dans l'Oise. Cette patiente, fortement alcoolisée, s’en est pris avec une extrême violence au personnel présent dans la pièce.

Crédit Blouses blanches des urgences de Creil - Des agressions qui ne font qu'aggraver des conditions de travail déjà très dégradées au sein d'un service des urgences en grève à Creil depuis plus d'un an.

Des agressions de plus en plus violentes, choquantes. Les conséquences de celle qui a eu lieu il y a quelques jours aux urgences de l'hôpital de Creil, on peut les lire sur la page facebook des blouses blanches des urgences de Creil : insultes, bousculade, coups portés au visage, cheveux arrachés, étranglement, crachats. Une infirmière est en arrêt de travail avec une incapacité temporaire de travail de 7 jours pour choc psychologique et blessures et a déposé plainte, une autre en accident de travail avec soins mais surtout le personnel tout entier est extrêmement choqué.

Bien que les agents de sécurité soient intervenus rapidement, ils ne sont malheureusement pas présent H24 dans les urgences. Il est intolérable que le personnel soignant se fasse agresser physiquement ou verbalement dans le cadre de ses missions. Ce n’est pas normal de se faire brutaliser juste parce qu’on a fait notre travail. Ce n’est pas normal de repartir blessé, choqué et en pleurs après avoir soigné, peut-on lire sur le post.

Se faire traiter de noms d'oiseaux, c'est quasiment notre quotidien, c'est tous les jours comme ça. On a appris à vivre avec, on a appris à ne plus y répondre, déplore une infirmière

De son côté, selon nos confrères de France3régions, la direction de l'hôpital a mis en place une cellule d'écoute et rappelle que la sécurité au sein de l'établissement est l'une de ses priorités : Il y a des boutons dans les couloirs d'appel d'urgence pour pouvoir déclencher les équipes de sécurité dans les meilleurs délais, il y a des caméras de surveillance, qui ont été travaillées avec le service de sécurité de l’hôpital pour qu’on intervienne le plus rapidement possible.

Ces violences ne font pourtant qu'aggraver des conditions de travail déjà très dégradées au sein d'un service des urgences en grève à Creil depuis plus d'un an. Une situation dénoncée de longue date à Creil par les professionnels de santé qui arguent ne plus pouvoir offrir aux usagers une prise en charge décente : manque de personnel, locaux vétustes et plus adaptés au nombre de passages, manque de lits dans l’hôpital, temps d’attente explosé, saturation des urgences...

Le conseil départemental de l'ordre des infirmiers des Hauts-de-France, par la voix de son Président Nicolas Milleville, a réagit par communiqué. Même si l’hôpital est un lieu ou l’anxiété et les émotions sont toujours très présentes, les violences génèrent une grande incompréhension et un profond traumatisme chez des professionnels dont la mission consiste à prendre soins des patients et de leurs proches. Banaliser, c'est accepter. Nous nous sommes donc saisis de la situation et nous apporterons notre soutien aux consoeurs victimes et nous envisageons de nous constituer partie civile à leurs côtés. Et de rappeler qu'au-delà de sa mission de défense des intérêts collectifs de la profession, l'ONI a également un devoir d'entraide et peurt accompagner et défendre les infirmiers victimes d'une agression dans le l'exercice de leur profession.

Le conseil national de l'ordre des infirmiers a mis en place un observatoire des violences aux infirmiers (OVI) afin de mieux connaître le volume et la typologie des agressions dont sont victimes les membres de la profession. Il existe encore aujourd'hui une sous-déclaration des violences et incivilités, souligne Nicolas Milleville,
cet observatoire doit donc permettre d’identifier la part concernant plus particulièrement les infirmiers dans les violences en santé, y compris à l’encontre des infirmiers libéraux.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com