Le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, a indiqué mercredi midi qu'il n'était "absolument pas contre" la création d'un ordre infirmier si tous les professionnels s'accordent sur le type d'organisation à mettre en place. Philippe Douste-Blazy s'est exprimé à la fin d'une session portant sur la mise en place d'un ordre infirmier lors du Salon infirmier qui se tient à Paris jusqu'à vendredi.
Le ministre n'ayant pas abordé le thème du débat dans son discours, il a été interpellé par la présidente de l'Association pour un ordre des infirmières et infirmiers de France (Apotif), Régine Clément, alors qu'il s'apprêtait à quitter la tribune.
Régine Clément a invité les personnes présentes à se lever si elles étaient favorables à la création d'un ordre infirmier.
Face à cette demande unanime de la salle, certains participants scandant même "Un ordre ! Un ordre !", Philippe Douste-Blazy a répondu qu'il pensait en effet qu'il faudrait une "organisation uniforme de l'ensemble de la profession" afin de mettre en ouvre les différents aspects de la réforme de l'assurance maladie, la validation des acquis de l'expérience (VAE), l'évaluation des infirmières et afin de faire face à la pénurie actuelle.
"J'ai été souvent frappé par le fait que la profession n'ait pas pris la parole de manière uniforme", a-t-il ajouté.
LE MINISTRE INTERPELLÉ
Avant son intervention, le ministre a été interpellé par Françoise Rosenblatt, directrice scientifique et pédagogique du groupe Liaisons SA et organisatrice du salon, sur les problèmes actuels des infirmières : les incertitudes concernant les transferts de compétence, l'impact de la tarification à l'activité (T2A) sur le métier, la nécessité de revalorisations salariales, le manque d'attractivité de la profession et la pénurie d'infirmières.
Rappelant que ces questions n'étaient pas nouvelles, elle a demandé au ministre de ne pas répéter le "discours angélique" sur le thème "les infirmières sont formidables" et de passer rapidement aux actes.
Philippe Douste-Blazy a toutefois débuté son discours par un exposé général sur la réforme de l'assurance maladie, sa volonté de changer le comportement des Français et son attachement à la création de pôles dans les établissements de santé.
Il a ensuite évoqué certains points importants pour les infirmières.
Rappelant qu'une campagne de valorisation des métiers de l'hôpital avait débuté en octobre, le ministre a indiqué qu'il avait décidé de créer un groupement d'intérêt public (GIP) entre l'Etat et les fédérations hospitalières publiques et privées pour assurer pendant plusieurs années des campagnes de valorisation des métiers hospitaliers.
Le ministre a par ailleurs indiqué que les missions de la commission de service de soins infirmiers (CSSI) seront étendues à l'ensemble des soins infirmiers, médico-techniques et de rééducation.
Du fait de cet élargissement, "la composition de la commission doit être adaptée et ses modalités de désignation reposeront désormais sur l'élection et non plus le tirage au sort de ses membres", a-t-il précisé.
"Cette nouvelle organisation hospitalière est une chance. Une chance pour vous, non seulement de pouvoir vous exprimer au sein de l'hôpital, mais surtout d'agir, j'en ai la conviction", a-t-il déclaré.
Philippe Douste-Blazy a également évoqué une perspective d'évolution de la profession avec la mise en place de "fonctions spécifiques". Il pourrait s'agir d'infirmières cliniciennes ou d'infirmières spécialisées en oncologie par exemple, a-t-il précisé.
Enfin, Philippe Douste-Blazy a indiqué que la Validation des acquis d'expérience (VAE) était un sujet qui lui tenait à cour et ne constituait "aucunement" un diplôme au rabais ou un exercice illégal de la médecine./cb
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