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SANTE PERINATALE

Outre-mer, des chiffres préoccupants sur la santé périnatale

Publié le 27/06/2023

Les indicateurs concernant la santé périnatale pour la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion sont globalement «plus défavorables que dans l'Hexagone», selon une étude de Santé publique France menée en partenariat avec les Agences régionales de santé (ARS). 

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Les résultats de l'Enquête nationale périnatale 2021 dans ces trois départements et régions ultra-marins (ENP-DROM 2021), «montrent dans l'ensemble des indicateurs de santé et facteurs de risque moins favorables que dans l'Hexagone», dans un contexte de plus forte précarité. 

Premier point «préoccupant» : la proportion de femmes présentant une obésité avant la grossesse est plus importante (entre 22,1% à la Réunion et 24,9% en Martinique, contre 14,4% en France hexagonale) , ce qui «augmente le risque de maladies chroniques pour la femme ainsi que les complications obstétricales et néonatales», souligne le rapport. Les données montrent par ailleurs une fécondité moins maitrisée dans les territoires étudiés avec notamment une proportion de grossesses arrivées trop tôt ou non désirées de 23,7% à La Réunion, 28,6% en Guadeloupe et de 32,8% en Martinique, contre 16,6% en France hexagonale, souligne l'étude. Certains indicateurs relatifs aux enfants étaient aussi plus défavorables dans ces territoires, comme la part des enfants présentant un petit poids à la naissance (inférieur à 2.500 g) qui était globalement plus élevée dans ces DROM (entre 10,5% à la Martinique et 12,4% à la Réunion, contre 7,1% en France hexagonale). Les bébés dorment également trop souvent dans le lit de leurs parents (32,7% à la Réunion, 31,7% à la Martinique et 28,4% en Guadeloupe, contre 12,4% dans l'Hexagone), ce qui engage des risques d'étouffement. «Ces chiffres témoignent de l'importance de diffuser plus largement les messages de prévention vis-à-vis des morts inattendues du nourrisson», selon l'étude.

La santé mentale des mères en question 

L'état de santé mentale des mères dans les départements, régions et collectivités d'outre-mer «était globalement plus défavorable que dans l'Hexagone», selon cette étude. Par exemple, 33,9 % des femmes en Guadeloupe et 31,9% des femmes à Saint-Martin, nourrissent «un sentiment de mal-être pendant la grossesse», contre 25,6 % dans l'Hexagone. «A deux mois du post partum, elles sont 31% à présenter de symptômes dépressifs majeurs, contre 16,7 % dans l'Hexagone». 

Précarité 

Enfin, la situation de précarité explique aussi en partie ces résultats. Ainsi, en Guadeloupe, 33,4% des femmes interrogées déclarent un revenu net de leur ménage inférieur à 1 000 euros, et 30,4% à Saint-Martin, contre 7,5% dans l'Hexagone. «Avec ces chiffres, on a la sensation d'un effet domino», souligne Gülen Ayhan Kancel, coordinatrice médicale du Réseau Périnatalité de Guadeloupe, liant contexte de précarité, familles souvent monoparentales, difficultés d'accès aux soins avec les problèmes de santé mentale, lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée en Guadeloupe. 

Pour la coordinatrice, avoir accès à ces données est cependant «un point positif». Elle souligne que «la santé mentale, c'est un sujet tabou et particulièrement chez la femme enceinte, car il est communément admis qu'une femme enceinte est heureuse». Un tabou qu'il faudra s'atteler à lever pour faire bouger les lignes. 

Retrouvez l'enquête de Santé Publique France

La Rédaction Infirmiers.com avec l'AFP

Source : infirmiers.com