Secteur 3 du GHU Paris Psychiatrie Neurosciences, pavillon Lévy-Valensi, Hôpital Sainte-Anne. Cette unité d'hospitalisation ouverte compte 26 lits et accueille des patients en phase aiguë ou en voie de stabilisation, pour des soins à temps plein puis à temps partiel dès que leur état clinique le permet. Pour la moitié d'entre eux sous contrainte.
«Nous avons une seule unité d'hospitalisation qui est une unité ouverte», explique Alice Maubert, médecin-psychiatre responsable de l'unité, insistant sur l'engagement très fort des équipes depuis de longues années contre les méthodes de coercition, que ce soit les mesures d'isolement ou de contention. «Le service d'hospitalisation est en lien très étroit avec les autres unités du secteur, le Centre d'Accueil et de Crise (CAC), une unité pilier, mais aussi le Centre Médico-Psychologique (CMP), le foyer, l'hôpital de jour, et l'ensemble du service va être engagé dans le moindre recours aux mesures de coercition et dans le consentement aux soins».
Les patients savent qu'ils peuvent sortir de l'unité, mais qu'ils peuvent aussi revenir. La porte est ouverte dans les deux sens
Unité ouverte
Une salle d'accueil, un atelier d'art thérapie, une cuisine thérapeutique permettent de proposer des activités aux patients, et aux soignants de créer des liens avec eux. «Les maladies psychiatriques sont aussi des problématiques autour du lien, de la relation à soi et de la relation aux autres», note Vincent Chielens, infirmier et art-thérapeute dans le service, «On essaye donc de travailler ça avec eux, de se rencontrer, de se lier les uns aux autres».
Nombre de patients accueillis ici ont une obligation de soins. «Ce n'est pas simple», reconnait Diogo Nogueira, cadre de santé, «mais grâce à l'implication et au professionnalisme de toute une équipe, on arrive à travailler comme ça depuis toujours. Concrètement, «l'équipe encourage le patient à rester, c'est tout un travail qui tourne autour de la relation soignant-patient». Parfois les soignants sont obligés de sortir à l'extérieur «pour négocier avec le patient le retour à l'hospitalisation». Et les résultats sont là. L'équipe peut se targuer de chiffres «extrêmement bas» dans le non isolement, la non-contention des personnes hospitalisées. Sur 500 personnes accueillies durant l'année 2019, 7 seulement ont été mises sous contention, et ce «pendant des temps très limités», rappelle Vincent Chielens, citant les chiffres conservés par le service.
«Le lien de confiance est primordial», selon Alice Maubert : «C'est ce qui nous permet d'avoir une unité ouverte et de ne pas avoir plus de fugues que dans les autres unités. Les patients savent qu'ils peuvent sortir de l'unité, mais qu'ils peuvent aussi revenir. La porte est ouverte dans les deux sens».
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