Après les fédérations hospitalières, ce sont au tour des syndicats représentatifs des infirmiers, et particulièrement d’infirmiers libéraux (IDEL) de réagir à la nomination de Frédéric Valletoux à la fonction de ministre délégué de la Santé et de Fadila Khattabi au poste de ministre déléguée aux Solidarités, personnes âgées et handicap en les appelant fermement à l’action. Si la connaissance du secteur de l’ancien directeur de la Fédération hospitalière de France (FHF) est logiquement saluée par les hospitaliers, en ville, les propos sont plus nuancés. D’une voix unanime, ils cherchent à faire passer deux messages : la nécessité de miser sur les IDEL et de ne pas les oublier dans les politiques de santé, celle-ci venant répondre par ailleurs en partie aux défis colossaux que rencontre le système de santé.
Les syndicats appellent à une «politique ambitieuse»...
Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) et Convergence infirmière réclament ainsi une meilleure reconnaissance de ces professionnels, à hauteur de leur contribution à la santé des Français. « Il est impératif que le nouveau ministre délégué prenne la mesure des enjeux consacrés aux spécificités de l’exercice libéral, notamment en termes de conditions d'exercice, de reconnaissance et de valorisation », insiste le premier. « Un moratoire sur les indus doit être immédiatement mis en place et de larges négociations conventionnelles doivent s’ouvrir en toute transparence envers la profession et sans aucun tabou sur les sujets qui touchent au quotidien des infirmières et des infirmiers libéraux et à leur avenir » : revalorisations des lettres clés, refonte de la prise en charge de la dépendance, élargissement du champ de compétences des IDEL…, juge le second.
Une politique ambitieuse en faveur de l’évolution de la profession, loin des corporatismes médicaux
De compétences, il est également question pour la Fédération nationale des infirmiers (FNI), qui réclame « une politique ambitieuse en faveur de l’évolution de la profession ». Celle-ci doit se construire « loin des corporatismes médicaux qui ne font que retarder la mise en place de solutions essentielles à l’accès aux soins. » Le chantier de la refonte du métier, plus précisément, doit avancer rapidement, souligne le syndicat.
En attente de « réformes efficientes »
De manière générale, ils encouragent les nouveaux ministres délégués à se reposer plus largement sur les professionnels de ville. L’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) estime ainsi qu’il est « impératif de renforcer le développement des soins ambulatoires » et de mettre en place des « réformes efficientes » pour les soins de ville qui pourront « renforcer l’attractivité des métiers ». Elle appelle notamment à rénover le système conventionnel pour l’ensemble des professions libérales, via une réforme s’articulant autour des « propositions de modifications structurantes des règles relatives à la représentativité professionnelle ». Tous se disent prêts à travailler avec les nouveaux ministres afin de « construire un système de santé plus juste et efficient », selon les mots du Sniil.
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