Chez les infirmiers, notamment au sein des spécialités, on incite ainsi le nouveau ministre à se saisir des dossiers lancés par son prédécesseur, à commencer par la promotion des infirmiers en pratique avancée au sein du système de santé. Ce nouveau ministre de la santé « connaît bien la pratique avancée infirmière », se félicite le Conseil national professionnel (CNP) IPA. Il insiste également sur l’importance de poursuivre les travaux entamés sur la refonte du métier infirmier, dont François Braun avait promis l’aboutissement pour l’année 2024. « C’est attendu de longue date. Les professionnels en ont besoin, les patients aussi ! » Chez les infirmiers anesthésistes (IADE), qui attendent toujours de voir aboutir le sujet de l’inscription de leur exercice en pratique avancée, on espère que la nomination d’Aurélien Rousseau « marquera un tournant » dans la collaboration avec le ministère. « Nous aspirons à une communication plus active et à une coopération accrue, car nous ressentons depuis trop longtemps le besoin d'une réelle écoute et d’une compréhension de nos problématiques », réagit ainsi le Syndicat national des infirmiers anesthésistes.
Un appel au dialogue des infirmiers libéraux
Un appel au dialogue que les infirmiers libéraux (IDEL) réclament aussi de leurs vœux. « Alors que notre système de santé se délite, que les soignants sont maltraités comme jamais, que les patients seront de moins en moins bien pris en charge, des choix politiques forts, un véritable dialogue et de réels moyens sont nécessaires et attendus », prévient Convergence Infirmière. Le syndicat demande surtout à sortir d'une logique de gestion comptable et technocratique qui nuit au système de santé et à ses professionnels.
Une "urgence" à agir
La Fédération hospitalière de France, par la voix de son président Arnaud Robinet, lance quant à elle un coup de semonce. « Il faut accélérer. Les défis ont immenses et je crois qu’on n’a plus le temps d’attendre », a-t-il ainsi martelé ce vendredi 21 juillet sur FranceInfo. Et d’alerter en particulier sur la situation des urgences à l’hôpital, émaillée de fermeture de services en cette période estivale, particulièrement délicate. « Il va falloir des mesures nettes, claires et précises que nous demandons depuis plusieurs mois sur la revalorisation des gardes, des astreintes. Il nous faut un vrai plan stratégique en termes de ressources humaines, d’attractivité et de fidélisation ». Plus généralement, le président de la FHF, qui est également maire de Reims, réclame « une loi de programmation » pour la santé.
La FHF remercie @FrcsBraun pour son écoute constante et son engagement sans faille, et félicite @aur_rousseau pour sa nomination comme ministre de la Santé et de la Prévention.
— FHF (@laFHF) July 20, 2023
Voix discordante, le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) perçoit la nomination d’Aurélien Rousseau comme un simple « changement d’incarnation, mais avec la même feuille de route ». Une feuille de route qui consisterait donc à « couper les vivres des hôpitaux », à « fermer des lits, des services » dans les maternités, les urgences ou en psychiatrie, à « laisser la maltraitance institutionnelle » perdurer en EHPAD, ou encore à « finir de dégouter les soignants » par des conditions de travail dégradées et des rémunérations insuffisantes. « Alors qu’il y a déjà 60.000 postes infirmiers vacants et que 10% des soignants sont en maladie, épuisement, dépression, burnout, il y a urgence à agir », martèle-t-il. « Nous avons besoin d’un plan Marshall sur sauver l’hôpital, avec des ratios compatibles avec la qualité des soins, une revalorisation des salaires, et une amélioration des conditions de travail. »
Un ministère de crises
Un message que le nouveau ministre de la Santé semble toutefois avoir entendu : « C’est un ministère des crises parce que le monde de la santé, depuis plusieurs années maintenant, traverse des crises au-delà du Covid, qu’il y a urgence à donner à voir du concret, urgence à voir les changements pour les soignants, les soignés, dans les services, les cabinets médicaux. Ce n’est pas simplement une crise du court terme », a-t-il ainsi réagi lors de la passation avec François Braun.
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