Les soignants dénoncent «l'intolérable absence de réponse du président de la République». Le 30 novembre, quelque 10 000 soignants s'étonnaient déjà dans une tribune du «silence assourdissant» du chef de l'Etat face à la crise du système de santé de l'enfant, sur fond d'épidémie précoce et virulente de bronchiolite. Ils lui demandaient de s'engager sur cinq mesures pour arrêter la «fuite» des professionnels de santé, notamment sur le «respect des temps de repos et des temps de formation» des soignants et une «meilleure indemnisation» de leur travail de nuit et de week-end.
Près de deux semaines plus tard, le Collectif de pédiatrie dénonce dans un communiqué le silence du chef de l'Etat «ce que nous recevons comme un déni complet du naufrage de la pédiatrie, une maltraitance des enfants et un abandon des soignants», assurent-ils.
Rupture de confiance
En outre, la majoration de l'indemnité des heures de nuit et des gardes ainsi que la généralisation de la prime de soins critiques annoncées par le ministre de la Santé, François Braun, n'ont pas encore été «mises en œuvre», critique le collectif. De même, «aucun détail» n'a été fourni sur la répartition des enveloppes de 150 puis 400 millions d'euros fléchées vers les services hospitaliers, notamment pédiatriques, regrette le texte. «L'absence de concrétisation de ces mesures creuse le sentiment d'abandon et conduit à une rupture de confiance», prévient le collectif.
Sauvegarder ce qui peut encore l'être
S'ils soulignent «l'importance» des Assises de la pédiatrie et de la santé de l'enfant annoncées pour le printemps, les soignants regrettent de ne pas connaître la date précise de leur tenue. Le comité d'orientation chargé de préparer ces assises a été installé la semaine dernière. Quoi qu'il en soit, «l'action ne peut plus attendre. Nous répétons que des mesures et engagements doivent être pris en urgence afin de sauvegarder ce qui peut encore l'être», écrit le collectif.
La bronchiolite génère depuis début octobre «un nombre important d'admissions de nourrissons et jeunes enfants à l'hôpital, mettant en forte tension» le système de santé, avait souligné François Braun vendredi dernier. Les réanimations pédiatriques sont «occupées à quasi pleine capacité», ce qui a nécessité 72 transferts de tout-petits entre régions, a-t-il précisé.
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