Annulées en 2021 faute de conditions sanitaires défaillantes, les 7èmes Rencontres pour la Recherche en Soins en psychiatrie auront bien lieu en mars prochain à Écully. Un contenu scientifique exigeant, un réseau basé sur le co-étayage et un partenariat avec le GRIEPS sont des gages de réussite pour cette nouvelle édition. Jean-Paul Lanquetin, co-fondateur du Groupe de Recherche en Soins Infirmiers de psychiatrie (GRSI) nous présente cet événement de référence pour tous les soignants.
En janvier 2020, lors des 6e Rencontres de la Recherche en Soins en psychiatrie (RRSpsy), 220 acteurs et intervenants venus de 70 structures (dont 55 établissements) et de 5 pays se sont retrouvés sur le site de Valpré à Écully (Lyon-Nord).
Contenu scientifique exigeant et réseau basé sur le co-étayage
Cet événement fut l’occasion, pour les participants, de découvrir un contenu scientifique exigeant, mais aussi de partager les richesses d’un réseau basé sur le co-étayage, ce qui ne fut pas possible en 2021 pour les raisons que l’on sait. Les 23 et 24 mars 2022, cette manifestation franchit une nouvelle étape. Libérées des limites d’un portage hospitalier, les RRSpsy gagnent en souplesse, en fluidité, en indépendance et initient un partenariat de co-organisation avec le Groupe de Recherche et d’Intervention pour l’Éducation des Professions Sanitaires et sociales (GRIEPS).
Des soignants qui cherchent, se mettent en recherche, puis font de la recherche
Quels sont les objectifs de ces 7e Rencontres de la recherche en soins en psychiatrie ? Nous souhaitons avant tout continuer à rassembler des soignants curieux, impliqués, tenaces, exigeants et rigoureux, qui œuvrent à leurs travaux ou projets de recherche dans un contexte souvent peu propice au dépassement de fonction. Des soignants qui cherchent, se mettent en recherche, puis font de la recherche. Parler de démarche de recherche en soins, c’est prendre en considération ce qui la constitue, c’est-à-dire les questions quotidiennes du terrain. C’est questionner les situations cliniques singulières, les prises en soin adaptées, les choix des outils thérapeutiques et organisationnels, mais aussi initier la validation des connaissances existantes et la production de nouvelles connaissances. Promouvoir la recherche c’est garantir le lien permanent avec le terrain et favoriser les solutions transférables.
Interroger rigoureusement les soins au bénéfice du patient
Cette édition 2022 reste donc un carrefour de rencontres, de dialogue constructif, de pluralisme de vues entre différents cadres méthodologiques et niveaux d’expertises, sans position hégémonique. Nous continuerons de questionner les limites des outils quantitatifs et des essais randomisés dans le contexte de l’exercice quotidien des soins. Nous restons sensibles aux approches et voies d’accès à la connaissance qui relèvent de sciences, d’épistémologie et de paradigmes différents et ouverts à la dimension francophone de nos rencontres. L’objectif reste avant tout d’interroger rigoureusement les soins au bénéfice du patient.
Quels sont les points forts de cette prochaine édition ?
Deux thématiques d’actualité se sont imposées dans ce programme de mars 2022. Nous avons choisi tout d’abord de traiter la place de l’histoire, de la transmission et de la filiation dans nos savoirs, nos métiers et nos identités professionnelles. Nous pourrons découvrir le dernier témoignage d’André Roumieux, comprendre avec Marcel Jaeger, 30 ans après, les raison de la redécouverte de l’histoire des ISP, découvrir avec Aude Fauvel l’historiographie de notre profession autour de la figure centrale de Jean-Baptiste Pussin, constater avec Benjamin Villeneuve comment la transmission des savoirs historiques peut se révéler constituer un levier d’émancipation des infirmiers psychiatriques français, attester enfin, avec Jean-Marie Revillot, d’un invariant temporel avec l’importance de la libre circulation.
Les alternatives aux privations de libertés individuelles pour les patients
Le second axe de travail que nous avons choisi cette année évoque l’exigence du moindre recours aux mesures privatives de libertés individuelles, notamment les mises en chambre d’isolement et les contentions mécaniques. Corentin Sainte Fare Garnot nous présentera la rencontre par le corps et l’éprouvé, afin que la sécurité puisse trouver corps
, Yvonne Quénum traitera du plan de crise conjoint (PCC) comme outil soutenant l’autodétermination des personnes concernées par un trouble psychique, Jean-Lefèvre-Utile présentera le Ballon ITCA
(Intervention Thérapeutique lors de Conduite Agressive) comme un outil de sécurisation alternatif et enfin l’équipe de la recherche PlaidCare détaillera l’étude sur les établissements caractérisés par un moindre recours à la coercition.
Les RRSpsy, c’est aussi, le plaisir de se retrouver en présentiel, dans le respect des gestes barrières, de profiter des temps de pauses propices aux échanges informels, des repas thématiques, d’une ambiance de travail stimulante. Ces d’éléments constituent la marque de ces journées de… Rencontres.
Les inscriptions sont aux 7èmes RRSpsy accessibles ICI.
Jean-Paul LanquetinInfirmier de secteur psychiatriquePraticien chercheur en soins infirmiers
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