Alors que nous sommes en plein mois d’été et que le nombre de contaminations repart à la hausse , Santé publique France adapte ses recommandations concernant la canicule au contexte d’épidémie de coronavirus. En effet certaines préconisations peuvent paraître contradictoires. Or, il est nécessaire de ne pas baisser la garde surtout qu’il ne faut pas compter sur la saisonnalité potentielle du virus pour espérer un répit.
Chaque année, des préconisations sont mises en place en cas de canicule
. Cependant, cet été, l’épidémie de coronavirus change un peu la donne. En effet, certaines des recommandations d’usage en cas de pic de chaleur ne sont pas compatibles avec les mesures barrières pour limiter l’épidémie. La fréquentation d’espaces et lieux publics rafraîchis (cinémas, magasins, piscines…) est encouragée en période de canicule mais contrainte en période d’épidémie de la Covid-19
, remarque notamment Santé publique France qui vient justement de publier une synthèse sur le plan canicule réadapté à cause de la pandémie. Suggérant que les données scientifiques actuelles ne sont pas suffisantes pour savoir si le virus suivra un rythme saisonnier, il est d’autant plus nécessaire pour la population de continuer à adopter les comportements adéquats pour limiter sa propagation.
La persistance actuelle de la circulation du Sars-Cov-2 en France nécessite d’adapter les messages de prévention canicule
Protéger les populations à risque de la chaleur comme de la Covid-19
Le Sars-Cov-2 n’a pas été éradiqué bien au contraire au vu des derniers chiffres, le nombre de cas repart à la hausse, il parait donc essentiel de modifier les mesures communautaires mises en place pour faire face à la circulation du Sars-Cov-2 afin de protéger la population d’une éventuelle vague de chaleur cet été
, souligne Santé publique France.
Si la plupart des lieux relativement frais devraient demeurer ouverts cet été, la limitation du nombre de personnes présentes simultanément dans ces espaces collectifs reste également de mise. Or, cette contrainte, obligatoire pour maintenir la distanciation physique, limite leur emploi en cas de forte chaleur. Il s’agit avant tout de faciliter l’accès aux lieux rafraichis aux personnes non contagieuses a priori
, explique l’Agence nationale. C’est pourquoi elle émet deux propositions : soit que les horaires d’ouverture soient aménagés dans ces lieux, soit qu’un accès prioritaire aux personnes mobiles et à risque en cas des pics de chaleur soit envisagé. En outre, l’ouverture de nouveaux espaces publics, s’ils offrent le la possibilité de bénéficier d’une température acceptable, pourrait pallier la limitation numérique d’accès aux lieux frais
.
Concernant plus spécifiquement les individus vivant dans des logements mal isolés, le maintien constant à domicile n’est pas sans risque. Il est important pour ces personnes de pouvoir passer quelques heures dans des endroits frais loin de ces îlots de chaleur
. Ainsi, des hébergements rafraichis temporaires pourraient être rendus accessibles pour limiter l’impact des températures élevées chez ces individus. De manière plus générale, l’aération des logements, recommandée dans la lutte contre l’épidémie, doit être réalisée aux heures où la température est la plus basse, c’est-à-dire la nuit et le matin.
En outre, l’Agence met l’accent sur l’usage fréquent (et normalement conseillé) des ventilateurs. Dans le contexte de la pandémie, ces appareils nécessitent une vigilance accrue. S’ils ne présentent aucun risque pour une personne seule, il est montré que lorsque plusieurs individus sont confinés dans un espace clos, leur utilisation pouvait augmenter la distance de projection de gouttelettes émises par l’oropharynx. De ce fait, en l’absence de certitude sur la présence de porteurs du virus dans le local, le Haut Conseil de santé publique (HCSP) préconise le port d’un masque grand public en tissu. Si une personne est potentiellement contaminée, celle-ci doit être isolée dans une pièce. Au niveau des climatiseurs, leurs filtres doivent être performants et ils doivent être bien entretenus.
En l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de confirmer avec certitude l’influence des paramètres météorologiques sur la transmission du SARS-CoV-2
Ne pas trop compter sur un cycle saisonnier du virus
Définir si la transmission virale dépend des saisons n’est pas sans importance pour la gestion de l’épidémie. Mais pour l’instant rien ne prouve que le Sars-Cov-2 est sensible à la chaleur. Parmi les facteurs climatiques susceptibles d’influer sur la transmission, la température et l’humidité ont été les plus explorées, probablement en raison de la facilité d’accès à ces données
, souligne santé publique France dans une deuxième synthèse qui fait le point sur la saisonnalité potentielle du Sars-Cov-2. Facilité d’accès peut-être mais de parvenir à une conclusion semble beaucoup plus difficile.
Plus précisément, l’augmentation de la température et de l’humidité diminue bel et bien expérimentalement la survie du SARS-CoV-2. Toutefois, ces données établissent le rôle de ces paramètres climatiques principalement par analogie avec des coronavirus apparentés
. Dans les faits, rien n’est moins sûr et les analyses des scientifiques sont contradictoires. Il est difficile de déterminer l’influence [des variables météorologiques] sur la transmission du virus et d’en déduire une saisonnalité de la Covid-19
, selon l’Agence.
Si les projections réalisées en faisant l’analogie avec les connaissances sur d’autres coronavirus suggèrent une possible atténuation de la transmission durant l’été dans l’hémisphère nord, malheureusement, celle-ci serait probablement modeste en regard des effets attendus par les mesures de contrôle mises en place
. Santé publique France conclut donc que « les augmentations de température et d’humidité relatives durant la saison estivale 2020 devraient avoir un effet limité sur la diffusion » du virus.
C’est pourquoi il reste plus qu’essentiel de respecter les mesures préventives. Ayant noté une certaine lassitude
de la population au sujet des campagnes de communication sur le Plan canicule et au vu des circonstances, les messages ont été adaptés et complétés en rappelant les gestes barrières contre la Covid-19. A savoir si les campagnes concernant le coronavirus n’ont pas elles aussi commencé à « lasser » le public vu le relâchement constaté au niveau de l’application des gestes barrières.
Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com @roxane0706
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?